Le
Droit Humain
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pour entendre un extrait de l'air d'origine (CD Paris' Most Beautiful Songs,
EPM MUSIQUE 995102)
Voici une des
chansons (la première) de la Revue présentée en 1936 par la
Loge bruxelloise Sincérité et la
Paix Réunies intitulée Le Voyage des Joyeux Compagnons.
L'air est celui de
la chanson
de Bruant, Belleville-Ménilmontant.
Le droit de la
maçonnerie mixte à l'existence et à la reconnaissance est ici clairement et
fermement revendiqué.
Il faut se rappeler que les Obédiences masculines ont
longtemps snobé, ou même récusé, cette évolution pourtant entamée
en 1882 avec l'initiation de Maria Deraismes.
Quelques années avant ce texte, en 1930, le Grand Orient de Belgique avait
publié un décret (abrogé seulement en 1967) dont la première phrase
était : Du point de vue national belge, l'organisme dénommé Droit Humain
est un organisme profane (ce qui avait cependant comme conséquence de ne
pas interdire la double appartenance). Moins progressiste encore, le
Suprême Conseil du Rite Ecossais en Belgique pour sa part interdisait à
ses membres la participation aux Travaux du Droit Humain, sous peine de
... les priver de tout avancement ultérieur dans ses grades.
En Belgique, les
tensions entre Obédiences libérales bleues n'ont été définitivement
levées que par la
signature en 1989 de la Déclaration Commune de 4 Obédiences Belges.
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Devoir de
mémoire
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La maçonnerie est
redevable à la Loge Les Libres-Penseurs du Pecq d’avoir transgressé le 14 janvier 1882 landmarks et idées reçues, en initiant Maria
Deraismes. Cette transgression est à l’origine
du Droit Humain, se voulant composé de Francs-Maçons, hommes et femmes fraternellement unis, sans distinction d’ordre racial, ethnique, philosophique ou
religieux, puisqu’elle permit à la Soeur Deraismes
de fonder régulièrement à
Paris, en 1893, la Loge n° 1 : Le Droit Humain.
| Un personnage presque totalement oublié par les historiens dans cette affaire est le dénommé Houbron, celui par lequel le scandale est arrivé, le
Vénérable qui avait initié Maria Deraismes : il fut radié pour avoir résisté à un ukase lui enjoignant de faire autodafé du
livre d’architecture relatant cette initiation. N'est-il pas temps, si cela n’a pas encore été fait, de réhabiliter Houbron, exclu comme un malfaiteur, et de lui restituer
post mortem sa qualité de franc-maçon ? |
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| Cette Loge sera la Loge-Mère de la Grande Loge Symbolique Ecossaise Mixte de France
Le Droit Humain, constituée simultanément. Ce nom sera abandonné en 1899 pour faire place à
l'Ordre Maçonnique Mixte International "Le Droit Humain", qui allait rapidement s'étendre en France et à l'étranger : en Angleterre en 1902, aux USA en
1903, en 1904 aux Pays-Bas. Grâce au dynamisme de la théosophe Annie Besant,
le développement sera particulièrement rapide dans les pays anglo-saxons
(actuellement, il ne reste pas grand chose de ces structures hors
francophonie, qui gardent cependant une influence disproportionnée du fait
de la Constitution Internationale de l'Ordre : 80 % environ des membres sont en effet actuellement
répartis
entre la France et la Belgique).
L'implantation en
Belgique fut rendue possible par l'esprit ouvert de la Loge des Amis Philanthropes.
Sous le Vénéralat d’Henri Lafontaine (sénateur, Prix Nobel de la Paix 1913, futur fondateur de 907
la Paix), elle avait décidé en 1910 de recevoir en Tenue rituelle une forte délégation,
conduite par Georges Martin, de membres des Loges DH de France et de Hollande. Un groupe de
Frères s’en était scandalisé et l’un d’eux porta plainte auprès du
Grand Orient de Belgique, qui condamna l’attitude de la Loge, laquelle
maintint cependant sa décision. C’est toujours avec l’aide des Amis Philanthropes – dont plusieurs membres figuraient parmi les fondateurs – et dans ses locaux que fut installée, le 24 mai 1912, la première Loge du Droit Humain en Belgique, 45
Egalité (qui allait devenir par la suite Egalité Emile Lefèvre, en hommage au Vénérable des Amis Philanthropes à ce moment).
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Le Droit Humain
(Air : Belleville-Ménilmontant, de Bruant)
Pour les femm's, comm' pour les jeun's filles,
Pour être un parfait maçon
Pas besoin d'être un garçon ;
C'est un droit que l'on s'arroge
Dans nos loges.
Du moment qu'ell's sont bon teint,
La Lumièr' maçonniqu' brille
Dans nos Droit Humain.
Nous avons à l'Orient
Un des nôtres président ;
Il ne porte pas la toge
Dans nos loges.
C'est un' Sœur, ou c'est un Frère,
Pourvu qu'il préside bien ;
Le reste n'importe guère
Dans nos Droit Humain.
Apprentis et Compagnons,
Et parfaits Maîtres maçons,
Modestes comme une sauge,
Dans nos loges.
Nous poursuivons notre route,
Allant droit notre chemin,
Nous donnant tous, ou bien toutes,
Pour le Droit Humain.
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NDLR
1 : un membre actuel de cette Loge nous a fait, lors de la parution de la
présente page, une remarque judicieuse : il y a probablement eu une coquille
lors de l'impression de ce texte à l'époque, puisque la structure du premier
couplet n'est pas conforme (il semble bien que son premier vers doive en
fait être le 5e) ; le couplet correct serait en ce cas (en supprimant de
surcroît un pied excédentaire) :
Pour être un parfait maçon
Pas besoin d'être un garçon ;
C'est un droit que l'on s'arroge
Dans nos loges.
Pour les femm's, pour les jeun's filles,
La Lumièr' maçonniqu' brille
Dans nos Droit Humain.
NDLR
2 : Quoique la sauge soit parfois qualifiée de modeste dans la
littérature, elle n'est semble-t-il jamais citée comme un symbole de modestie,
et le recours à sauge pour rimer avec Loges semble plus inspiré par
un dictionnaire des rimes que par la logique ...
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