L'Ordre de la Liberté
Que sait-on de l'Ordre de la Liberté ? Fort peu de chose ! Il ne s'agit peut-être d'ailleurs que d'une légende, soigneusement colportée. Mais il nous semble intéressant - même si de celle-ci nous n'avons aucun témoignage chantant - de voir combien nombreuses étaient les sociétés (actives ou fantasmées) recensées à l'époque de la création de la maçonnerie spéculative.
C'est donc vraiment pour mémoire, et en vertu de l'hommage que lui rend Pérau, que, dans ce chapitre des sociétés autour de la maçonnerie, nous mentionnons cet Ordre sur lequel on ne dispose précisément que de ce qu'en dit celui-ci (avec une conclusion plutôt perfide) au début de son ouvrage L'Ordre des Francs-Macons trahi, et Le secret des Mopses révélé :
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Sur cet Ordre, nous n'avons trouvé que cette seule mention, et certaines qui ont été faites en s'en inspirant, comme celle de Collin de Plancy à la p. 87 de son Dictionnaire infernal, à l'article Francs-maçons :
Outre tous les ordres de chevalerie, il y a eu, et il y a encore, une foule d'ordres ou de sociétés plus ou moins mystérieuses qui ressemblent en quelque chose à l'ordre des francs-maçons. Le plus ancien est sans contredit l'Ordre de la Liberté. Moïse en est, dit-on, le fondateur. Cet ordre est encore en vigueur aujourd'hui. Les associés portent, à la boutonnière de la veste, une médaille qui représente une des tables de la loi. A la place des préceptes, il y a d'un côté deux ailes gravées, avec cette légende au-dessous : Virtus dirigit alas. On sait que les ailes sont le symbole de la liberté. Sur le revers, on voit un grand M, qui signifie Moïse, et au-dessous, quelques chiffres. Les femmes y sont admises.
Dans son célèbre livre Les sociétés badines, bachiques, littéraires et chantantes, leur histoire et leurs travaux, Dinaux reproduit le texte de Pérau-Larudan mais ajoute ensuite (T. 1, p. 449) :
L'Ordre de la Liberté, encore en vigueur du vivant de l'abbé Larudan, se dispersa lorsque vint la révolution française faite au nom de la liberté, mais si le mot était écrit sur tous les édifices, la chose n'existait guère, et l'Ordre disparut vers la fin du siècle dernier.