Le misantrope devenu franc-maçon

Cette Cantate, dont nous ne connaissons aucune autre édition, figure aux pp. 40-1 de la Muse maçonne de Du Bois en 1773, où elle s'intercale dans un ensemble, formé de 4 Cantates et Cantatilles, qui est présent dans plusieurs recueils.

Une chanson sur le même thème et de même titre, mais différente, figurait déjà au chansonnier de Naudot.

Nous n'avons encore trouvé aucune indication relative à la partition.

Le MISANTROPE
Devenu Franc-maçon.
 

CANTATE.

DEpuis long-tems je désire un asile, 
Où loin des Mortels fastueux, 
Je puisse en paix jouir d'un sort tranquille, 
Pour mépriser la Terre & contempler les Cieux : 
Enfin, où mon esprit tout entier à lui-même,
Inaccessible au prestige, à l'erreur, 
Rend grâces aux bontés de cet Etre suprême, 
Son essence & son créateur.

 

A l'aveugle fortune 
Je n'offre point d'encens ; 
Son éclat m'importune 
Et flatte peu mes sens. 
Courez à la victoire,
Et briguez les grandeurs ;
Mais mettez votre gloire 
A corriger vos mœurs.

 

C'était ainsi qu'un Philosophe austère, 
Dont le cœur endurci par la causticité, 
Du genre-humain, censeur dur & sévère, 
En détestait l'approche & la société ; 
Quand tout-à-coup des Cieux vint un puissant Génie, 
Lui peindre les attraits de la Maçonnerie.

 

Il est des Mortels vertueux, 
Que guide une aimable sagesse : 
Heureux qui peut vivre avec eux, 
Et partager leur allégresse. 
Dépouillez vous des préjugés, 
La raison en est obscurcie ;
Que vos désirs soient dirigés 
Par la saine Philosophie.

 

Un nouvel Univers vient d'éclore à mes yeux,
Tout s'embellit, & tout m'offre des charmes ; 
Une Divinité descend en ces bas lieux, 
En chasse les soucis, la crainte & les alarmes : 
J'aperçois d'aimables Mortels 
Qui, distingués du stupide vulgaire, 
Vont goûter des plaisirs réels
Dans un Temple érigé par le Dieu du Mystère.

 

Hommes hautains & dédaigneux, 
Des Maçons suivez la franchise ; 
La Sagesse rit avec eux, 
Et l'Amitié les dogmatise.

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La muse maçonne
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