La Loge d'Adoption 

Cliquez ici (midi) ou ici (MP3)  pour entendre le fichier de l'air, séquencé par B. A.

Cette chanson provient des pp. 5-7 du recueil de Delahaye de 1843. C'est un badinage offert aux Soeurs, d'une inspiration plus relevée que celle qui avait sévi sous l'Empire. 

Le deuxième couplet se veut carrément cocardier.

On considère généralement que les Loges d'Adoption avaient perdu toute activité au moment (1843) de la parution de ce chansonnier. Cette chanson, qui ouvre le recueil, tendrait à prouver le contraire - mais il ne faut pas oublier que le recueil est en fait un florilège des chansons composées par Delahaye tout au long de sa carrière maçonnique, qui s'est probablement étalée sur pas mal d'années.

Voir ici sur l'air Au sein d'une fleur tour à tour.


    
            

 

 

 

 

 

LA LOGE D'ADOPTION.

 

AIR : Au sein d'une fleur.

 

Il faudrait être Anacréon 
Pour présider à votre fête ; 
Les Grâces, dont il tient son nom, 
L'ont choisi pour leur interprète : 
A vos charmes, à vos vertus 
Lui seul rendrait un digne hommage ; 
Mes Sœurs, il plairait d'autant plus 
Qu'il était fait à votre image.

 

 

Esprit sensible et délicat, 
Beau, plein d'amour et de génie, 
Comme il eût rehaussé l'éclat 
D'une telle cérémonie !
Poëte et convive brillant 
Aux fêtes du Péloponnèse, 
Où porterait-il le talent, 
S'il célébrait une Française ?

 

 

Je crois l'entendre sur son luth 
Chanter de vous un pur éloge, 
Et vous payer le doux tribut 
Qu'ici vous doit toute la Loge !...
Inspiré par Ève et l'amour, 
Il peint le jardin de délices, 
Et du fruit du charmant séjour 
Il nous fait cueillir les prémices.

 

 

Quand Ève quitta de l'Eden 
La demeure délicieuse, 
Elle nous fit perdre un jardin 
D'une possession douteuse : 
Tôt ou tard quelque fruit croqué 
Devait nous valoir cette chance ; 
Les serpens n'auraient pas manqué, 
Ni d'autres Èves, je le pense.

 

 

Mais au milieu de vous, mes Sœurs, 
Qui captivez si bien nos âmes, 
A quoi bon des fruits et des fleurs ?
Qu'est un jardin auprès des femmes ?
Ève a perdu le Paradis : 
En êtes-vous donc moins bien faites ?
Vous nous l'avez rendu depuis ...
Le Paradis est où vous êtes.

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