LES MÉDAILLES.

AIR : Sur tout on a fait des chansons.

Quand Saint-Pierre des Vrais-Amis 
A cette fête nous convie, 
En parfait accord réunis 
Nous chantons la Maçonnerie.
Si je n'avais peur que l'on dît : 
Pauvre auteur, hélas ! tu rimailles, 
Au risque de manquer d'esprit, 
J'oserais chanter vos Médailles.

Un conquérant au nom fatal, 
Ivre du succès de ses armes, 
Fait graver sur un vain métal 
Ses lauriers qu'arrosent nos larmes ; 
Là s'offrent les traits du vainqueur,
Ici d'immenses funérailles : 
On peut montrer avec honneur 
Les deux côtés de vos Médailles.

Le sang du peuple a cimenté 
Ces monuments si grandioses 
Où l'injuste postérité 
Va chercher ses apothéoses.
Les Francs-Maçons n'auront jamais 
D'autels pour le dieu des batailles ; 
Leur Temple en vertus, en bienfaits 
Est figuré sur vos Médailles.

Les bienfaiteurs du genre humain, 
Trop rares pourtant dans l'histoire, 
N'attendent pas que sur l'airain 
Clio burine leur mémoire.
Qu'importe Hénin, Dacheux, Paillet, 
La gloire avec ses prétintailles !
Comme Benoits, Gendre et Lœulliet, 
Contentez-vous de vos Médailles.

Et vous, aujourd'hui décorés 
Des Médailles de notre Loge, 
Vous êtes assez honorés
Pour vous passer de mon éloge ; 
Le bien et le mal parmi nous 
N'ont que de douces représailles ; 
Aussi, Francs-Maçons montrez-vous 
Toujours dignes de vos Médailles.