LA BRANCHE D'ACACIA.

Air : Une contagion cruelle.

Salomon, essence féconde,
Du Grand Architecte, dit-on,
Toi qui fis bâtir en ce monde
Un Temple, l'orgueil du Maçon.
Je viens te parler de la secte
Qui de tout temps te révéra,
Et chanter le Grand Architecte
Et la branche de l'Acacia.

Salut ! fameux et vaste Temple,
Sublime chef-d'oeuvre d'Hiram ;
L'univers entier te contemple,
Illustre descendant de Cham.
L'envie et perfide et traîtresse,
Hélas ! par trois coups l'assomma ;
Depuis, chacun de nous s'empresse
De te chercher sous l'Acacia.

Frère Second, avec deux Frères,
Qui venez du Septentrion,
Nous apportez-vous des lumières ?
Eh quoi ! vous nous répondez : Non ;
Faisant dans le nord notre course,
Nous n'avons point aperçu là
L'ombre simple d'une ressource,
Ou de branche de l'Acacia.

Frère Premier, avec cinq Frères,
Qui venez du brûlant climat,
N'avez-vous rien vu sur ces terres
Qui nous donne un bon résultat ?
Hiram n'est pas, je vous assure,
Au midi que l'on visita,
J'ai fouillé partout, je vous jure,
Sans voir de branche d'Acacia.

Frères à moi, pour le voyage,
Unissons-nous par trois fois trois ;
Armons-nous, un peu de courage,
Nous le découvrirons, je crois.
Parcourons les trois points du monde,
J'en suis certain, l'on trouvera
Hiram que cette horde immonde
A déposé sous l'Acacia.

Remuons cette fraîche terre,
Une victime du trépas
Ici repose entre l'équerre,
Entre l'équerre et le compas.
Horreur ! c'est le plus grand des maîtres
Que nous voyons paraître là ;
C'est Hiram que la main des traîtres
Inhuma sous cet Acacia.

Grand Architecte incomparable,
Auteur de la terre et des cieux,
Ta puissance incommensurable
Pourvut au comble de nos voeux.
Nous sablons la liqueur vermeille
Que ta sagesse nous donna,
J'aime à célébrer sous la treille
Le nectar avec l'Acacia.