Haüy
Cliquez ici (MP3) pour entendre cette partition, séquencée par Christophe D.
Valentin Haüy (1745-1822) est un pédagogue philanthrope qui fut le premier à s'intéresser au sort des aveugles et qui fonda à Paris la première école pour aveugles (devenue depuis l'Institut national des jeunes aveugles) en cherchant à promouvoir leur insertion par le travail, particulièrement dans le domaine musical. C'est aussi un des fondateurs de la théophilanthropie.
à gauche : Les vertus et les arts lui prêtent leur flambeau, à droite : sculpture par Badiou de la Tronchère. |
En 1806 il partit s'installer en Russie a l'appel du tsar Alexandre ler afin d'y fonder une école pour les aveugles qu'il dirigea jusqu'à son retour en France en 1817. Le fichier Bossu le donne comme affilié libre en 1806 de la loge parisienne des Amis de la Sagesse, pour laquelle il travailla à un rapport sur l'admission des aveugles dans la Franc-maçonnerie, et comme membre en 1805 de la loge parisienne des Chevaliers de la Croix. Nous avons eu accès au feuillet contenant la partition (ci-contre) et le texte (ci-dessous) de 5 des 6 couplets d'un
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Ce titre établit qu'il était donc également membre honoraire de cette loge pétersbourgeoise des Amis Réunis. Il y proclame sa reconnaissance au tsar (qui avait réautorisé la maçonnerie en 1803 mais allait à nouveau l'interdire en 1822, et dont il souligne l'appartenance) et à la loge qui l'accueille, tout en démentant les calomnies anti-maçonniques.
1
Grâce à jamais te soit rendue,
Alexandre partout Maçon !
De la félicité perdue
Tu lui rends la possession,
A peine entré dans la carrière,
Ses travaux furent suspendus.
Tu lui fais revoir la lumière
Et le rappelle à ses vertus (bis)
2
O vous qui de nos assemblées
Calomniez l'intention
Que ne m'est-il de nos journées
Permis de vous rendre raison !
Vous verriez que sous le mystère
Nous n'avons point d'obscurité,
Que le flambeau de la lumière
Nous conduit à la Vérité (bis)
3
Suivant nos usages antiques
Vous nous verriez tous réunis
Chanter dans nos sacrés cantiques
Dieu, le Prince et notre pays ;
Que s'il faut soulager un frère
Pour nous c'est le plus beau des jours,
Qu'alors nous fuyons la lumière
Afin de cacher nos secours (bis)
4
Ne cherchez pas de chaque frère
Ici le politique rang
De lui même au bas de la sphère
Descend l'astre le plus brillant
Le Soleil sur chaque hémisphère
Eclaire avec égalité
Des doux rayons de sa lumière
Les traits de la fraternité (bis)
5
Venu de l'orient de France
A l'orient de la Neva,
Je tiens de leur seule indulgence
Ces bijoux dont elle m'orna
Mais faut-il qu'une idée amère
Vienne hélas troubler mon bonheur
Etres privés de la lumière
M'en --- goûter la douceur