Duo fraternel de l'Immortelle Nature

Cliquez ici pour entendre un mp3 de l'air, d'après le fichier midi proposé par wikisource

Ce cantique est le n° 16 du Recueil de Dejardin, qui l'intitule Duo fraternel de l'Immortelle Nature, dont voici le texte : 

Immortelle Nature
Ta main pleine de jours
Fait renaître toujours
Des forces sans mesure.
Au vallon renaissent les fleurs
Et l'amour envahit les coeurs.
Tu répands dans nos âmes
Ton immortalité
Tu nous fais vivre aux flammes
De la Fraternité.

Le début de ce texte n'est pas sans rappeler les 4 premiers vers de la 2e strophe du Cantique Eternité de la nature, brièveté de l'homme qui est l'Harmonie IX du Livre quatrième des Harmonies poétiques et religieuses de Lamartine :

Triomphe, immortelle nature !
A qui la main pleine de jours
Prête des forces sans mesure,
Des temps qui renaissent toujours !

Dejardin précise que les paroles sont du Frère Tempels et que la musique est celle du Duo entre Richard et Blondel extrait de l'opéra Richard Coeur de Lion de Grétry.
 

Pierre Tempels

Pierre Tempels (1825-1923) est décrit ici dans les termes suivants : homme politique et écrivain, pédagogue et vulgarisateur, consacre toute sa vie à la cause de l’enseignement qu’il orientera dans une voie nouvelle grâce à des méthodes pédagogiques originales. Il fonde et anime avec les Frères Charles Buls, Henri Bergé et Auguste Couvreur la Ligue de l’Enseignement (1864). 

Initié en 1866 aux Amis Philanthropes, il est considéré comme le rénovateur de l’Ecossisme en Belgique. Il reste connu par son ouvrage (1888) Les Francs-maçons (que Delsemme qualifie ici, p. 94, d'exposé clair et sobre de la doctrine maçonnique et qui est consultable) et par son Essai sur le Rite Écossais Ancien Accepté.

ci-contre et ci-dessous : hommages du Souverain Chapitre des Amis Philanthropes au Très Illustre Frère P. Tempels

 
La partition proposée par Dejardin est
effectivement celle du duo de la scène 4 de l'Acte II de cet opéra, dont voici le texte, ainsi qu'une interprétation historique :

B L O N D E L. 

Une fièvre brûlante
Un jour me terrassait
Et de mon corps chassait
Mon âme languissante, 
Ma dame approche de mon lit, 
Et loin de moi la mort s'enfuit. 

R I C H A R D. 

Un regard de ma belle 
Fait dans mon tendre cœur,
A la peine cruelle, 
Succéder le bonheur.

B L O N D E L.

Dans une tour obscure 
Un roi puissant languit, 
Son serviteur gémit 
De sa triste aventure.

R I C H A R D. 

Si Marguerite était ici,
Je m'écrierais, plus de souci.

Ensemble

Un regard de sa (ma) belle
Fait dans son (mon) tendre cœur
À la peine cruelle
Succéder le bonheur.

 

 

On peut consulter ici la partition de cet opéra (voir l'air concerné aux pp. 68-71 de l'acte II).

Une version simplifiée de cette partition est consultable ici ou ici ou encore ici.

Nous ne croyons pas utile de reproduire ici la partition transcrite par Dejardin, puisque cette transcription est fidèle. En voici cependant la première page :

 

 

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