Philosophie Maçonne

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Cette chanson très épicurienne figure à La Lire Maçonne dès l'édition de 1763 (p. 122 à celle-ci, pp. 145 à 147 aux suivantes, mais à l'édition 1787, le contenu est comprimé sur deux pages et demie, afin de faire la place à une nouvelle chanson). L'image ci-dessous est celle de l'édition 1766. Aux éditions 1775 et 1787, il est en outre respectivement mentionné Air : Plus inconstant que l'onde et les nuages et Air : Plus inconstant que l'onde.

La partition est effectivement la même que celle donnée sous ce titre (alternatif à Ciel ! l'univers va-t-il donc se dissoudre ?) sous le n° 96 par la Clé du Caveau et qu'on trouve également ici (avec son midi) sur Théaville.

Plus inconstant que l'onde et les nuages est un texte attribué au Régent Philippe d'Orléans.

La chanson se trouvait déjà au recueil de La Chapelle (pp. 67-69), avec la même partition et le même titre, mais quelques variations dans le texte (notamment, au dernier vers, la bonté d'un Dieu au lieu de la bonté de Dieu). Il en va de même aux pp. 47-9 de la Muse maçonne de Lussy.

Cette version de La Chapelle se trouve également, mais amputée du dernier couplet, dans le recueil de la Veuve Jolly (pp. 154-6).

C'est la version de la Lire qu'on retrouvera en 1806 dans la Muse maçonne (pp. 86-8), à part que l'incipit y est devenu Du préjugé l'auguste tyrannie.

 

Du préjugé l'austère tyrannie,
Condamne le plus innocent plaisir :
L'homme, dit-on, dans la vie,
Doit modérer son désir ;
Cette folie
Me fait gémir ;
Nous mourons en naissant,
Ce bas monde n'est qu'un passage,
Faisons usage,
D'un si court instant.

Du libertin c'est, dit-on, la morale,
D'Epicure il a pris cette leçon :
Pourquoi crier au scandale ?
Docteurs, contre la raison,
Votre cabale
N'est qu'on jargon :
Quand j'invite à jouïr,
C'est d'accord avec la Sagesse ;
Cette Déesse
Permet le plaisir.

L'on me répond, qu'on ne peut sans chimère
Etre sage au sein de la volupté :
J'ai l'exemple du contraire
Dans notre Société,
Dont tout bon Frère
Est enchanté :
L'Ordre des Francs-Maçons
Admet la volupté décente,
Qui nous contente
Et sert de Leçons.

Flatter ses sens, procurer les délices,
De cinq façons le cœur est satisfait ;
Mais, sans se livrer aux vices,
On peut suivre ce qui plait,
Et ses caprices
Sans nul regret.
Le mal a son progrès,
Tout a ses loix & sa mesure,
La règle sûre,
Est de fuir l'excès.

Censeur jaloux, j'explique le problème,
Du Franc-Maçon je te peins le bonheur,
Il trouve le bien suprême
Toujours au fond de son cœur :
Et son sistême
Lui fait honneur.
Dans un juste milieu
Il goûte le bien le plus rare,
Que lui prépare
La bonté de Dieu.

 

 

 

 

 

 

 

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