La Véritable Architecture Maçonne

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Ces pages sont les pp. 178 et 179 de La Lire Maçonne. Elles se chantent sur le même air (Dans ma cabane obscure ou Attendez-moi sous l'orme) que les précédentes.

On la retrouvera au XIXe dans le chansonnier de Holtrop (pp. 353-6, sous le titre l'Architecture maçonne) et en 1806 (sous le titre original) à la Muse maçonne (pp. 107-8).

Le seul autre chansonnier du XVIIIe où nous ayons jusqu'à présent retrouvé cette chanson est la Lyre maçonne ou recueil choisi des plus jolies chansons dédiées à M. le M... de G... (ndlr : Marquis de Gages) Grand-Maître des Loges jaunes dans les Pays-Bas, qui, à ses pp. 192-4, l'a tout simplement recopiée en 1768, mais - culte de la personnalité du sublime marquis oblige - en en changeant le titre, lequel devient : Le Véritable Architecte maçon ou le Frère de Gages. Les mêmes airs sont mentionnés.

 LA VéRITABLE ARCHITECTURE MAÇONNE.

Par le Frère de Vignoles.

Sur l'Air précédent

 

De notre Architecture
Qui sait le fondement,
Dans la simple Nature
Cherche son élément.
Nous estimons la gloire
De Vitruve & Mansart ;
Mais le pourrait-on croire ?
Ce n'est pas là notre Art.

 

Ces oeuvres de génie
Qu'enfantent les beaux arts,
Objets de notre envie,
Touchent peu nos regards.
Le plus bel édifice,
N'étant que pour les sens,
N'est pas même l'esquisse
De nos merveilleux plans.

 

Rendons à ces grands hommes
L'honneur qui leur est dû,
Et tous tant que nous sommes, 
Imitons leur vertu. 
Qui tendit avec zèle 
A ia perfection, 
D'être notre modèle 
Montra l'intention.
A la gloire éternelle
Quand Salomon bâtit,
S'il fut notre modèle,
Ce ne fut qu'en esprit.
Il construisit un Temple
Qui charma tous les yeux ;
Nous ornons cet exemple
De traits plus radieux.

 

Mais leurs brillans ouvrages 
Qu'admire encor le tems, 
Sont de faibles images 
De nos rares talens. 
Le marbre, ni l'ivoire,
La pierre, ni la chaux 
Ne font rien a la gloire 
Où tendent nos travaux.

 

Le cœur est notre planche ;
L'équité notre fin ;
La Morale est la branche
Qui mène à ce destin.
Sur les ruines du vice
Bâtir à la vertu ;
Voilà notre édifice.
Sera-t-il abattu ?

La chanson figure aussi dans le n° 4 (avril 1855) des Esquisses de la vie maçonnique suisse (pp. 60-1), sous le titre La vraie architecture et avec la mention ancienne chanson maçonnique sur l'air Attendez-moi sous l'orme. Mais il y a un couplet de moins, un réarrangement de l'ordre des vers et quelques autres différences de forme.

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