Nécessité du mélange

Cliquez ici (midi) ou ici (mp3) pour entendre l'air de cette partition

Ces pages sont les pp. 268 et 269 de La Lire Maçonne.

La chanson traite - avec un optimisme peut-être naïvement idéaliste - d'un problème toujours actuel aujourd'hui : selon elle en effet, il est impossible (et on ne peut donc le reprocher aux maçons !) de ne jamais faire d'erreur de recrutement (nécessité doit être compris ici plutôt dans le sens d'inéluctabilité), par contre on peut les réparer car s'il se glisse un imposteur, il n'y a qu'à l'émonder - à moins bien entendu (!) qu'il ne se laisse gagner par la contagion positive et entreprenne de s'améliorer.

Voir ici sur l'air. Commme on le voit ci-dessous, la construction du texte de la chanson est copiée sur le texte original, dont la conclusion On ne s'avise jamais de tout est reprise littéralement :

premier couplet du vaudeville final

premier couplet à la Lire

Vous qui croyez que des tendres esclandres
Un Registre peut être l'écueil,
Ah ! croyez-moi, brûlons notre Recueil 
Et faisons-en, faisons-en des cendres.
Contre un sexe enchanteur
Et flatteur
Dont les charmes,
Dont les armes
Sont sûrs de leurs coups,
Vainement on subtilise :
On ne s'avise
Jamais de tout. 

Vous, qui voïez que souvent, dans notre Ordre,
Nous admettons des gens vicieux,
Vous nous couvrez d'un soupçon odieux,
Et vous criez, criez au désordre.
Pour dévoiler un coeur
Imposteur,
Dont la ruse 
Nous abuse,
En cachant son goût :
C'est en vain qu'on subtilise,
On ne s'avise
Jamais de tout.

NB : subtiliser doit être pris ici dans le sens de finasser et non dans le sens (plus récent et encore inexistant à l'époque) de dérober adroitement.

 

NECESSITE du MELANGE.

 

Par le Fr. de Vignoles.

 

Sur l'Air : On ne s'avise jamais de tout.

 

Vous, qui voïez que souvent, dans notre Ordre,
Nous admettons des gens vicieux,
Vous nous couvrez d'un soupçon odieux,
Et vous criez, criez au désordre.
Pour dévoiler un coeur
Imposteur,
Dont la ruse 
Nous abuse,
En cachant son goût :
C'est en vain qu'on subtilise,
On ne s'avise
Jamais de tout,
On ne s'avise
Jamais de tout.

 

Oui, le méchant peut s'ouvrir notre Temple ;
Mais il change, s'il suit nos leçons :
Car sans cela, si nous le connoissons,
Il sert bientôt, sert bientôt d'exemple.
Sans égard pour le rang,
Pour le sang,
La justice,
Sans caprice,
Le conduit à bout.
C'est en vain qu'il subtilise,
Il ne s'avise
Jamais de tout.

 

Qui pourroît donc insulter notre asile,
Si le bon grain s'y mêle au mauvais ?
Quand on nous voit séparer des parfaits,
Ce qui n'est pas, qui n'est pas fertile.
Tel un bon jardinier
D'espalier ,
Ote, ébranche,
Coupe & tranche
Le bois hors de goût,
C'est alors qu'il faut qu'on dise,
Que l'on s'avise
Souvent de tout.

Sous le même titre, on trouve le même texte (pp. 120-3) dans les Liederen der Orde van St. Peter, avec une partition équivalente.

Nous n'avons trouvé cette chanson dans aucun autre chansonnier du XVIIIe, mais on la retrouvera à la p. 160 de la Muse maçonne de 1806.

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La lire maçonne
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