Portrait du Sage
En cliquant ici, vous entendrez le fichier midi de la partition ci-dessous, séquencé par Christophe D.
Ce recueil anonyme, contenant les partitions, est intitulé Liederen der Orde van St. Peter (Chansons de l'Ordre de St Pierre) Il a été imprimé à Amsterdam en 1781, avec le sous-titre voor de loge De zon (pour la Loge Le Soleil), mais il apparaît qu'il y eut aussi une édition pour la Loge Prudentia, totalement identique sauf par ce sous-titre. Ce recueil est disponible sur le site de la DBNL (digitale bibliotheek voor de Nederlanse letteren) et sur Google. En dehors de ces éditions, nous n'avons trouvé aucune mention de ces deux Loges ; on sait cependant qu'il y eut une Loge De Zon à Vlissingen (Flessingue). Quel est cet Ordre de Saint Pïerre ? Notons d'abord qu'il est de caractère tout-à-fait maçonnique, puisque de nombreuses chansons contenues dans ce recueil sont des chansons maçonniques connues, notamment (n° 43) des Couplets pour le V. M. de la Loge. Y aurait-il des Loges de St Pierre comme il y a des Loges de St Jean et des Loges de St André ? Signalons que (source : Bord, La franc-maçonnerie en France des origines à 1815, p. 41) Willermoz, dans une lettre du 27 septembre 1780, mettait en parallèle la Stricte Observance fondée par l'apôtre Saint Jean et le Système suédois fondé par Saint Pierre. Selon Basso (p. 166), cet Ordre de Saint Pierre implanté marginalement aux Pays-Bas avait des connotations templières et suivait le système de la Stricte Observance. Effectivement certaines chansons (en néerlandais) mentionnent les grades de Schildknaap (écuyer) et de Ridder (chevalier). ci-contre : le frontispice met en évidence les clés de Saint-Pierre et la devise Per ardua ad astra (À travers l'adversité, jusqu'aux étoiles). |
On trouve à plusieurs reprises dans le chansonnier l'expression Peters Orde aan 't Y. Het Y (le Y) désignait le delta du Rhin près d'Amsterdam (devenu le lac de l'Yssel ou Ijsselmeer).
Findel (en s'ispirant de Kloss) semble faire une confusion entre l'Orde van St. Peter et un ordre nommé Jonathan et David fondé en 1773 et qu'il décrit comme catholico-papiste et prenant, à partir du cinquième grade, le nom de confrérie de Jésus ; il s'appuie pour cela sur le fait (imaginaire) que dans les Liederen der Orde van St. Peter il ne soit question que de Rome et de la papauté.
La plupart (42) des 53 chansons sont en néerlandais et, à première vue, bon nombre ont comme source la Lire maçonne.
Les 11 chansons en français proviennent toutes de la Lire maçonne, sauf une (n° 48, p. 124, Portrait du Sage) qui à notre connaissance est totalement originale, et que nous avons donc reproduite ci-dessous.
Voici la liste de ces 11 chansons francophones, dont - et cette spécificité donne tout son intérêt à ce recueil trop méconnu - les partitions sont pour la plupart différentes de celles de la Lire :
n° | page | Titre mentionné | Incipit |
5 |
10 | A la Gloire d'un Maître de Loge |
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8 |
16 | Portrait d'une Loge |
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14 |
28 | Les Ages |
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20 |
40 | Exortations à un Nouveau Frere |
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23 |
48 | L'Age d'Or |
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40 |
100 | Plaisirs, Marche |
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43 |
108 | Couplets pour le V. M. de la Loge |
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46 |
116 | Douceurs de l'Amitié |
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47 |
120 | Necessité du Melange |
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48 |
124 | Portrait du Sage |
Si dans le monde il est un Sage |
52 |
136 | Planette de St. Pierre |
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Portrait du Sage.
Si dans le monde il est un
sage
Il ignore le vil commerce,
Degagé de toute contrainte, |
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