Deux slams maçonniques

 

Même si le slam n'est pas à proprement parler une forme musicale, dans la mesure où il est plus généralement déclamé (souvent cependant sur fond musical) que chanté, il ne peut être négligé en tant que nouvelle forme d'expression artistique et en tant qu'instrument de liberté et de démocratisation de la poésie : nous trouvons donc normal de lui réserver une place sur ce site, où figurent aussi, après tout, l'un ou l'autre texte non chanté des XVIIIe et XIXe siècles.

C'est grâce à une note, datée du 20 février 2008, du blog maçonnique Hiram.be, que nous avions découvert, sur le site (disparu depuis) Slam Poésie Cyberculture Cyberpresse un Slam Maçonnique intitulé Le Temple, et ensuite un autre intitulé Le Miroir du Maître Franc Maçon. Ils sont signés Samiel.

Avec l'accord de l'auteur, reçu à l'époque, nous avions reproduit ces textes (ci-dessous).

Depuis, nous avons (2017) retrouvé Samiel sur son blog Poeme Slam - Franc-maconnerie France - Montréal - Québec.

 

Temple   

 

Temple de pierres.
Temple de chaire.
Impassible.
Perfectible. 
La chaire s’agite.
Mer sans limite, ni mesure.
L’autre ne craint pas l’usure.
Symboles ornements.
Restent muets.
Gardent leurs secrets.
L’un et l’autre face à face.
Sur le chemin de la vérité.
Rien ne se perd.
Rien ne se détruit.
Tout se retrouve.
Réservoir d’âmes.
Venu pour une communion.
Prétexte à une joie particulière.
Forces sans cesse renouvelés.
Chaire sur la planche à tracer.
Travaille pour les ouvriers de demain.
Lieux mystiques.
Chargé d’émotions.
Coule la belle musique.
Echo de l’harmonie des sphères célestes.
Musique de la chaire.
Louer Dieu de belle manière.
L’incrustée dans la mémoire de la pierre.
Endroit des constructeurs du monde.
Vêtement de Dieu.
Sagesse divine.
Un jour Chaire quitte fardeau de son corps.
Pour connaître la splendeur céleste.
Il chuchotera avec temple de pierres.
Pierres gardera ses secrets.
Lune lumière blanche.
Chasse la nuit.
Temples sources de joie.
Eternelle conspiration reconstructive.
lieu d’instruction à trois niveaux.
Temple de chaire.
Ne cesse de travailler.
Pour se perfectionner.
Temple de pierres réjouit accueillera.
Temple de chaire quand il recevra.
Salaire en chambre du milieu.

 

NB : Nous avons reproduit le texte tel qu'il figurait au site d'origine. On remarquera l'ambiguïté (voulue selon l'auteur, que nous avions interrogé à ce sujet) entre chaire (dans le sens usuel de siège du Vénérable) et chair. La version actuelle écrit partout chair.

 

Le Miroir du Maître Franc Maçon. Art Royal

 

Cette poésie est loin d’être simple, un vrai puzzle pour toute personne non initiée à l’art royal

 

 

A la porte du midi, furieux coup d’équerre, il est trahi.
A la porte de l’occident, le blessé chancelle, tout se désunit.
Définitivement éteint, plus la moindre étincelle. 
Au Neuvième jour, région nord. 
Truelles qui creusent, encore.
Enfoncé, en une terre fraîchement remuée. 
Rameau de bon augure, empreinte de justice et bonté, gage de pérennité.
Branche verte de l’espoir surgissant du tombeau. 
Légende, emblème de charité. 
Image de l’âme dévouée. 
Un visage disparaît sous le tablier.
Appel force extérieure.
Chaire quitte le corps, geste d’horreur. 
L’honneur de la victime, est de ne pas être l’assassin.
Jusqu’à 77 fois tu pardonneras à ton frère.
Légende, emblème de charité. 
Image de l’âme dévouée. 
A la porte de l’orient, présente toi devant l’assemblée.
Travaille et tu seras récompensé. 
Marche zodiacal, Souffle nouveau. 
Domaine subtil de la pensée. 
Fils de la putréfaction.
Trouver la vie pour s’élever.
Tout n’est que vibration. 
Age pénible, cherche sa voie. 
Escalade le ciel. 
Puits où la vérité se cache, tombe bordée de margelle.
Hauteur de l’enthousiasme précipité dans l’abîme.
Sept ans et plus.
La folie reprend meurtri de sa chute, l’esprit s’élève
sur les ailes du rêve.
Retombée douloureuse, réalité brutale.
Alternances des extrêmes. 
Jugement en déroute. 
Agitation prend fin, pleine angoisse.
Clarté directrice, lumière guide des égarés.
Songe étrange, plus accablé. 
Combat lumière et ombre dans un ciel nuageux.
Envahi par les blancheurs de l’aube. 
Le maître quitte le tombeau.
Calme, il avance de trois pas.
Porte la vue au ciel.
Instant de splendeur dorée. 
Désormais il comprend.
L’épais rideau s’écarte à l’orient.
Discernement des apparences,
anime le vitrail de l’occident.
Chacun communique librement.
Ponctuel, intelligent, plein de zèle.
Chambre du milieu, caverne où se trame l’éternel.
Portes des Dieux, Portes des Hommes.
Le paradis est derrière cette porte.
Ai-je égaré la clé ? 
Frappez et l’on vous ouvrira la porte. 
« J » recevoir l’instruction, juste récompense de leur peine. 
« B » appelé au premier rang, dans un langage universel.
Frère, compagnon, image de l’humain.
Esprit, âme, corps. 
Travaillant dans les sphères Or, Argent, airain. 
Volonté de l’imagination. 
Pélican oiseau blanc de charité, brûle de cet amour.
Alimente tes enfants de ton propre sang. 
Puissance magique, sceau de Salomon.
Je suis tout juste compagnon.
Ecoutons comment chante l'amour d'immortalité pour retrouver la parole perdue.

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