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OU fuis-je tranfporté ! quel charme féducteur Vient de plonger mes fens dans une douce ivreffe ! Mouvemens inconnus ! qui pénétrez mon cœur Par quel enchantement vous dois-je mon bonheur ? Mais en puis-je douter, à l’ardeur qui m’enflamme, Une divinité vient de remplir mon ame ? A cet air prévenant, doux, tendre, officieux, Suis-je donc aveuglé pour ne pas reconnoître La fincere amitié qui vient ici paroître ? C’eft elle, je la vois qui préfide en ces lieux. Cette fille du ciel, de la terre exilée, Par les freres maçons s’y trouve rappellée ; Tels que ceux qui vivoient fous l’empire de Rhée. O Freres ! jouiffant du plus fouverain bien, Vous, qui m’initiez dans vos facrés myfteres, Ouvrez-moi de vos dons les tréfors falutaires, Profane que j’étois, qu’il ne m’en refte rien ; Lavez-moi dans ces eaux, dont la fource divine A toutes vos vertus a donné l’origine. Qu’enfin, de votre choix, pour moi fi fortuné Procedent les plaifirs les plus doux de ma vie ; Auffi-bien dès l’inftant, qu’il m’eft par vous donné, Je comble tous les vœux de mon ame ravie. |
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