POÉSIES ET CHANSONS MAÇONNIQUES

CHANSON
SUR L’AIR :
Vous qui du vulgaire ftupide.

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QUe nos voix, dans nos exercices,
Soient les organes de nos cœurs ;
En bâtiffant nos édifices,
Compagnons, chantons tous en chœurs.
Fameux architecte du temple,
Chantre qu’on ne peut trop vanter,
Salomon nous montra l’exemple
Et de bâtir & de chanter.

Témoins des fuccès de nos maîtres,
Formons-nous fur leurs beaux talens :
Toujours la gloire des ancêtres
Doit être un modele aux enfans.
Attentifs à leurs moindres fignes,
Dociles à leurs fages loix,
Chers compagnons, montrons-nous dignes
De leur fuffrages & de leur choix.

Apprentifs, qu’un bonheur fuprême
A placés parmi les élus,
Dans le féjour des vertus même,
Qu’oferiez-vous chercher de plus ?
Du fentiment & de l’eftime
N’éprouvez-vous la douceur ?
Pour goûter votre état fublime,
Il vous fuffit d’avoir un cœur.

Vous que tout bon maçon redoute,
Traître, fous l’afpect le plus doux,
Amour, vous gémiffez fans doute
De ne pas régner parmi nous ;
Inftruits par de triftes exemples,
Vous ne nous faites point pitié,
N’avez-vous pas affez de temples ?
Qu’il en foit un à l’Amitié.

Mieux que vous, notre vénérable
Fixe nos plus tendres fouhaits.
Ici, certaine d’être aimable,
L’Amitié regne fous fes traits.
Pour peindre fes graces touchantes,
Du Correge & de le Sueur,
Que n’ai-je les touches favantes,
Ou la voix de notre orateur !

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