POÉSIES ET CHANSONS MAÇONNIQUES

CHANSON
SUR L’AIR :
Moi qui ne fuis point revêche.

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TOus les plaifirs de la vie
N’offrent que de faux attraits,
Et leur douceur eft fuivie
D’amertume & de regrets,
La feule maçonnerie
Offre des plaifirs parfaits.

Par la tranquille innocence
Ce féjour eft habité,
Du poifon de la licence
Jamais il n’eft infecté,
Et c’eft toujours la décence
Qui regle la volupté.

C’eft affez que l’on foit frere,
Pour former les mêmes vœux,
Sans étude on y fait plaire,
Sans remords on eft heureux,
Et nous goûtons fur la terre
La félicité des cieux.

Parmi nous point de trifteffe,
Point d’amis froids & glacés,
Par le feu de la tendreffe
Tous nos cœurs font embrafés,
Nous nous le difons fans ceffe,
Sans jamais le dire affez.

A cet arbre favorable
Nous devons notre bonheur,
Que fa fleur eft agréable !
Ah ! que j’aime fon odeur ;
Mais fon fruit plus délectable
Vaut cent fois mieux que fa fleur.

Fruit facré dont l’œil timide
Ofe à peine s’approcher,
Jamais une ame perfide
A toi ne peut s’attacher,
Les cœurs que la vertu guide,
Seuls ont droit de te toucher.

Quel plaifir de voir enfemble
Des freres fi bien unis !
L’innocence les affemble,
Elle en fait de vrais amis,
Sans cette vertu tout femble
N’offrir que d’affreux foucis.

Du maître de cette loge
Chantons l’aimable douceur,
Aucun frere ne déroge
Sous fon empire enchanteur,
Nos vertus font fon éloge,
Et nos plaifirs fon bonheur.

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