FReres, appellons à nos fêtes
Le Dieu du vin & des plaifirs ;
Que l’olivier ceigne nos têtes,
Pallas réglera nos defirs.
Sans crainte verfons à la ronde ;
Le vin qu’on boit en franc-maçon,
Devient une fource féconde
D’efprit, de jeux & de raifon.
Ici, cette vive lumiere,
Qui guidoit les fages mortels,
Rendue à fa clarté premiere,
Aux vertus dreffe des autels.
Profane orgueilleux qui nous fronde,
Nous rions de tes vains foupçons ;
Que nous fait le refte du monde,
Le maçon fuffit aux maçons.
Paffons la nuit à cette table,
Que pouvons-nous faire de mieux ?
Rendons notre bonheur durable,
Nous ferons femblables aux Dieux.
Fixer le plaifir qui s’envole,
C’eft la gloire des francs-maçons,
A l’abri des fureurs d’Eole,
Mêlons le nectar aux chanfons.
Maître ainfi de fes deftinées,
Le maçon, grand comme les Dieux,
Tient les paffions enchaînées ;
De la terre il voit dans les cieux.
En vain fur lui la foudre gronde,
Son cœur n'en eft point agité,
Il verroit écrouler le monde,
Sans en paroître épouvanté.
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