QUe chacun de nous fe livre
Aux tranfports les plus charmans,
Entre nous faifons revivre
Les plaifirs des premiers tems ;
A l’ordre qui nous raffemble
Immolons tous nos defirs ;
Et gaiement goûtons enfemble
Le fruit de nos doux loifirs.
De la naïve nature
Notre ordre emprunte la voix ;
L’innocence la plus pure
Peut fuivre aifément nos loix :
Des mains de la modeftie
Nos plaifirs font couronnés,
Et des charmes de la vie
Nous fommes environnés.
Tous foumis & tous finceres,
Nous refpectons les talens,
Et dans nos divins myfteres
La vertu marque les rangs :
La noire envie étouffée
Ne trouble point nos douceurs ;
Et nous dreffons un trophée
A la pureté des mœurs.
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