Fournera

Fournera (dont nous ne connaissons ni le prénom ni les dates) fut un chef d'orchestre assez réputé, qui exerça ses talents aux quatre coins de la France et même finalement à l'étranger. 

Mais le texte ci-dessous, qui figure en note au bas de la page 164 de l'ouvrage de Riebesthal, Rituel maçonnique pour tous les rites, nous apprend qu'il était aussi maçon et (au moins occasionnellement) compositeur, puisque le Frère Fournera est l'auteur de la musique ayant accompagné une cérémonie tenue à Strasbourg le 2 juillet 1826 :

L'Almanach des spectacles pour 1827 nous apprend (p. 288) que Fournera était à cette époque maître de musique dans la troupe du Théâtre de Strasbourg.

Nous avons trouvé pas mal d'autres informations - qui nous révèlent qu'il devait être atteint de bougeotte - sur son activité musicale, mais aucune sur sa personne.

La première mention que nous en ayons trouvée est dans l'Almanach des spectacles pour 1825, qui le donnait déjà (p. 417) comme chef d'orchestre de la Troupe ambulante du 5e arrondissement (qui est celui de Champagne-Ardenne).

Nous avons vu qu'il avait alors rejoint Strasbourg. Il s'est ensuite dirigé vers l'Ouest :

Mais il descend bientôt à Bordeaux, où il s'arrête pour quelques années :

M. Fournera, homme habile et qui sent très bien la musique, est presque continuellement en lutte avec ses musiciens. C’est un général d’armée qui veut marcher et que ses soldats retiennent, il bat les mouvements qui sont dans l’intention du compositeur, mais c’est en vain : on ne peut le suivre ; sa troupe se compose ou de conscrits qui ont frayeur de son élan et de sa vigueur, ou d’invalides qui demandent plutôt le sommeil que l’action. … Dans les premiers violons, nous nous faisons un devoir de signaler M. Collot fils, qui seconde très bien M. Foumera ; mais ne souffre-t-il pas souvent des efforts qu’il faut faire, pour mettre à sa mesure ses collègues de partie ? Faites-y attention M. Solomé, cet orchestre est mauvais, très mauvais, et tel qu’il est c’est une trahison que de lui confier les chefs d’œuvres de Rossini et de Meyerbeer…

Du Sud-ouest au Sud-est : l'Annuaire dramatique de la Belgique pour 1839 le mentionne (p. 170) comme chef d'orchestre pour l'opéra au Grand Théâtre de Marseille (ainsi qu'en 1840).

Mais il remonte ensuite vers le Nord : en 1844, selon la France musicale (p. 87), il dirigeait à Lille très habilement l'opéra Dom Sébastien de Donizetti.

On voit ici (cfr p. 4, colonne de droite) que pour la saison 1844-5 il est premier chef d'orchestre au Théâtre Royal français de La Haye. Dans un compte-rendu de la représentation de la Vestale à ce théâtre, le Journal des Théâtres mentionne le 12 février 1845 (p. 3) nos éloges sans restriction à M. Fournera, notre chef d'orchestre.

Nous pensons que la présente page constitue la première mention de Fournera dans une liste de compositeurs maçons.

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