Karl Goldmark

En cliquant ici, vous entendrez un extrait d'un air d'Astaroth (l'esclave de la Reine) dans la deuxième scène du deuxième acte de l'opéra la Reine de Saba, chanté par Magda Kalmar (CD Hungaroton HCD 12179-81 - 2)

 

Issu d'une famille juive et pauvre de plus de vingt enfants, Karoly Goldmark (1830-1915) est un compositeur austro-hongrois, considéré de son temps comme le plus grand musicien hongrois après Liszt. Il reste très honoré dans ce pays.

Il est l'auteur de plus de 130 oeuvres, dont un concerto pour violon mis en valeur par Sarasate, et 6 opéras. Le premier de ceux-ci, Die Königin von Saba (la Reine de Saba), commencé en 1866 et terminé en 1875, est considéré comme son chef-d'oeuvre. Il connut beaucoup de représentations dans la plupart des pays européens et en Amérique, dirigées par des chefs aussi prestigieux que Mahler, Bruno Walter ou Richard Strauss.

C'est en 1866 seulement que la Franc-maçonnerie, interdite en 1797 dans tout l'Empire austro-hongrois, fut à nouveau autorisée en Hongrie. C'est donc après cette date qu'il aurait été initié, selon certains auteurs. Mais sans que ceux-ci donnent des précisions. Au contraire, d'après des informations obtenues du Secrétariat de la Grande Loge Symbolique de Hongrie, Karoly Goldmark n'a jamais été maçon, du moins dans ce pays. 

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En 1851, Gérard de Nerval (qui n'était pas maçon, mais dont le père l'était) publie, dans ses Voyages en Orient, une version particulièrement romanesque (et qui a provoqué bien des gloses dans les milieux maçonniques) de l'histoire d'Hiram, ce mythe inventé par la maçonnerie spéculative à partir de personnages bibliques. C'est sur cette fiction que se baseront Barbier et Carré pour écrire le livret de l'opéra de Gounod, la Reine de Saba, créé à Paris (sans grand succès) en 1862. 

C'est quelques années plus tard que Goldmark commence la composition de son propre opéra. Mais, si le point de départ (la visite de la reine au Roi Salomon) est le même, la trame en est bien différente : ici, ce n'est pas, comme chez Gounod, Adonhiram qui est le rival de Salomon dans le coeur de Balkis, c'est Assad (un personnage inconnu de la Bible), homme de confiance de Salomon, et par ailleurs fiancé à Sulamith, fille du grand'prêtre. 

Le point commun étant que, dans la scène finale, tant Adonhiram que Assad meurt dans les bras de Balkis ...

Images de représentations de la Reine de Saba :

ci-dessus : le temple de Salomon, décor de Carlo Brioschi (1826-1895) pour la création de l'opéra

ci-contre : Le danseur Hans Anton Krotoschin dans le rôle de la Reine en 1918

ci-dessous et ci-contre : à Dortmund en 1998
 

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