Carlos GOMES

Cliquez ici pour entendre le début de sa Canzone Io ti vidi, interprétée par Bruce Ford accompagné au piano par David Harper (CD La Rimembranza Opera Rara ORR223)

 

Antonio Carlos GOMES (1836-1896) - il a changé son nom Gomez en Gomes parce que cela faisait plus lusophone -, de sang partiellement indien Guarany (ce dont il était fier), était le fils d'un chef d'harmonie qui lui apprit les rudiments de la musique. Il fut pianiste, ténor, chef d'orchestre, et surtout compositeur, particulièrement d'opéras.

Il commence à composer à 18 ans et se fait connaître au Brésil. Puis il obtient, de l'empereur Don Pedro II (1825-1891), fils de Don Pedro I, une bourse pour aller étudier en Europe. Après un long voyage à travers le Portugal et la France, il s'installe à Milan en 1864 et obtient de grands succès avec ses opéras, particulièrement Il Guarany (1870), Fosca (1873, mais cet opéra, jugé trop wagnérien pour le goût italien, n'obtiendra le succès qu'à sa reprise en 1878), Salvatore Rosa (1874), et Marie Tudor (1879). 

Gomes a abondamment voyagé autour du monde pour diriger ses oeuvres.

En 1896, il accepta le poste de Directeur du Conservatoire de Belem, qui lui avait été proposé par le Gouverneur du Para, lui-même maçon, et rentra au pays natal pour y vivre ses derniers mois. Il aurait pourtant eu quelques raisons d'en vouloir à sa patrie : lors de la proclamation de la République en novembre 1889, le gouvernement, lui tenant rigueur d'avoir été protégé par Pedro II, lui avait refusé une pension et n'avait pas tenu la promesse faite par l'Empereur de le nommer Directeur du Conservatoire de Rio de Janeiro dès qu'il voudrait revenir au Brésil. En 1894 par contre, le gouvernement lui offrit 20 000 lires-or pour composer un hymne républicain : bien qu'en difficulté financière à ce moment, Gomes refusa cette offre, par fidélité à la mémoire de son bienfaiteur.

Tout cela ne l'empêcha pas d'écrire, sous la signature de son testament, les mots : brésilien et patriote

ci-contre : pour le Centenaire de l'Indépendance Américaine, l'empereur Don Pedro II a commandé cet hymne, intitulé le Salut du Brésil, à Carlos Gomes, qui s'est rendu aux Etats-Unis pour la circonstance

ci-dessus : couverture de la partition de Il Guarany

Ses contemporains le décrivent comme un cœur noble et généreux, plein d'affection pour ses amis, et très enthousiaste pour son art. Il fut l'ami de Ponchielli et fut admiré par Verdi et par Gounod.

Adversaire déclaré de l'esclavagisme, il était résolument engagé dans la bataille pour la liberté des esclaves, et composa sur ce thème sa Marche Populaire, rebaptisée ensuite Ao Ceara Livre (Au Ceara Libre : le Céara est la première province brésilienne qui ait libéré les esclaves). Lors de son voyage au Brésil en 1880, on crut l'honorer en lui offrant trois esclaves, qu'il libéra immédiatement. Il dédia son opéra Lo Schiavo (1889) à Sa Majesté la Princesse Donna Isabelle, Comtesse d'Eu, Régente Impériale, qui avait signé la libération des esclaves.

Gomes fut initié le 24 juillet 1859, en même temps que son frère (lui aussi musicien), à la Loge AMICIZIA de Sao Paulo (fondée le 13 mai 1832), sur la recommandation de jeunes étudiants en droit idéalistes avec lesquels il s'était lié d'amitié et qui en étaient membres. 
 

Sur la porte de l'église San Fedele à Milan, on peut lire :
 

Al Maestro 
Antonio Carlos Gomes 
Gloria del Brasile che ebbe i natali 
Onore dell'Italia 
Ove educò e spiego il suo genio 
I figli, gli amici e la patria 
Ne piangono la prematura morte 
E pregano pace 

Au Maestro
Antonio Carlos Gomes
Gloire du Brésil, où il est né
Honneur de l'Italie,
où il éduqua et développa son génie
Ses enfants, amis et le pays
pleurent sa mort prématurée
et prient pour le repos de son âme

Nos sources principales pour cette page sont l'article de Cyrene Paparotti paru sur un site dédié au compositeur, et celui (en italien) de Lucas Francisco GALDEANO, paru sur le site Pietre-Stones.

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