LOEWE

En cliquant ici vous entendrez le début de son lied Die Uhr interprété par Dietrich Fischer-Dieskau, accompagné par Jörg Demus au piano

 

Surnommé le Schubert du Nord, Karl Johann Gottfried Loewe (1796-1869) fut ténor, pianiste, chef d'orchestre, et surtout un compositeur prolifique, auteur notamment d'environ 500 lieder sur des textes entre autres de Goethe.

On trouve ici quelques dizaines de ses partitions et ici une liste de ses oeuvres.

Il fut initié en 1829 à la Loge Zu den drei Zirkeln de Stettin.

Le catalogue de ses oeuvres imprimées mentionne en 1886 (p. 14, réf. B. IX) parmi ses oeuvres sans n° d'opus :

In "Melodien des neuen Freimaurer-Gesangbuches" (Bahn) :
1. Auf dem ganzen erdenrunde
2. Brüder, die zum bundesfeste
3. Hört ihr nicht die stimmen tönen
4. Wohl kennt ihr den tempel
5. Schaut, brüder, hin in jene zeiten
6. Welche klagetöne schallen
7. Harmonie der edlen frommen seele
8. Hört ein wort aus alter zeit

Un point curieux : le 5e de ces lieder figure déjà dans un recueil que Google date de 1818, et semble donc antérieur à son admission dans l'Ordre (nous avons cependant d'autres sérieuses raisons de douter de cette datation de ce recueil, qui contient par exemple un lied de Neithardt datant de 1832).

Voici ce qu'en écrit Fétis en 1863 dans son T. 5 :

LOEWE (Jean-Charles-Godefroid), directeur de musique à Stettin, est né le 30 novembre 1796, à Lœbejün, près de Halle. Son père, cantor et maître d'école de cet endroit, lui enseigna les éléments de la musique dans un âge si tendre, que Lœwe n'a conservé aucun souvenir de ses premières études. Jouissant d'une entière liberté, il se livra dès ses premières années à des exercices et à des plaisirs champêtres dont il a conservé le goût plus tard, et qui ont exercé sur ses compositions une heureuse influence. A l'âge de dix ans, on l'envoya au collège de Coethen : il y fut employé comme enfant de chœur. Après y avoir achevé ses études élémentaires, il fréquenta le gymnase de l'hospice des orphelins à Halle. Le savant théoricien Türk, qui habitait cette ville, se chargea du soin de terminer son éducation musicale. Une certaine originalité sauvage se faisait remarquer dans les premières compositions de Lœwe : les formes inusitées de ces productions excitaient souvent le rire de son maître ; l'élève défendait ses idées avec chaleur, et souvent il s'ensuivait des discussions orageuses, qui se terminaient par le renvoi de l'élève. Mais bientôt après, Türk le rappelait. Les événements de 1813 et la mort du maître interrompirent le cours de ses études de musique. Lœwe retourna alors au gymnase, s'y livra de nouveau à la littérature et aux sciences, puis, en 1817, il suivit les cours de l'université. Il s'y adonna particulièrement à la philosophie et à la théologie, sans négliger toutefois la musique. Ce fut à cette époque qu'il parvint à un certain degré d'habileté sur le piano, en jouant les œuvres de Mozart, de Dussek et de Beethoven. Il donnait alors des leçons de musique pour vivre, et prenait part aux exercices de chant dirigés par Maas et Naue. Dans l'hiver de 1819 à 1820, Lœwe visita Dresde, et y fit la connaissance de Charles-Marie de Weber, qui le prit en affection et l'encouragea dans ses travaux. Dans l'été suivant, il fit un voyage à Weimar, où il visita Hummel, et à Jéna, où il offrit à Gœthe un recueil de chansons de sa composition. Bientôt après, il accepta à Stettin les places de cantor à Saint-Jacques et de professeur au gymnase. La manière dont il remplit ses fonctions lui valut ensuite sa nomination de directeur de musique à la même église, au gymnase et au séminaire des instituteurs. Devenu le centre d'activité de la musique dans sa nouvelle position, il employa toute son énergie à mettre cet art en progrès autour de lui. C'est de ce moment que datent les nombreuses compositions qu'il a publiées et celles qui sont restées en manuscrit. Sa réputation commença par des ballades, où brille un rare mérite d'expression et d'originalité. Il en a fait imprimer un grand nombre, parmi lesquelles on cite comme les plus belles : Le Roi des Erles, La Nuit de Sainte-Walpurge, La Nonne de la Sprée, La Caverne des amants, La Revue nocturne, La Première Nuit de Sainte-Walpurge (pour voix de solos et chœurs), La Fiancée de Corinthe, La Maison sainte, etc. Dans des compositions de plus grande importance, on remarque ses oratorios : 1° La Destruction de Jérusalem, qui fut exécutée la première fois à Stettin, puis à Berlin, et qui a partout obtenu un succès décidé. — 2° Die sieben Schlaefer (Les sept Dormants). - 3° Le Serpent d'airain, pour des voix seules sans orchestre, écrit pour la deuxième grande fête de Jéna, et qui a été exécuté en 1834. — 4° Les Apôtres de Philippe, autre oratorio purement vocal, exécuté à Jéna, en 1835, et considéré en Allemagne comme la plus belle composition moderne de ce genre, — 5° Gutenberg, cantate pour voix d'hommes composée pour l'inauguration de la statue de cet homme célèbre, à Mayence. — 6° Jean Huss, oratorio exécuté à Berlin, en 1842, et publié en partition réduite pour le piano. Moins heureux au théâtre, Lœwe a écrit les opéras suivants, qui sont restés en manuscrit : 
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On cite aussi de cet artiste Trois années complètes de cantates et de motets composés pour l'église de Stettin.
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Lœwe a aussi en manuscrit des symphonies, des ouvertures, des concertos de piano et d'autres compositions.

Comme écrivain didactique et comme critique, il s'est fait connaître par une méthode de musique et de chant intitulée : Gesanglehre, praktisch und theoretisch fur Gymnasien, Seminarien und Bürgerschulen entwürfen
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Lœwe vivait encore à Stettin en 1859. W. Neumann a publié sa Biographie dans le recueil intitulé : Die Komponisten der neuen Zeit (Les Compositeurs de l'époque actuelle) ; Casse!, 1857, livraisons 14-16. 

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