Johann Simon MAYR

En cliquant ici, vous entendrez le début de l'air Dove un soave tenero ardore, extrait de son opéra Medea in Corinto, interprété par Jane Eaglen et Raul Gimenez (CD Opera Rara Duets to die for ORR 220)

En cliquant ici, vous entendrez un extrait de l'air Virgo virginum, qui fait partie de son Stabat Mater No. 3, interprété par Sergio Rocchi accompagné par l'orchestre de chambre Incontri Europei con la Musica dirigé par Pieralberto Cattaneo (CD Dynamic CDS242)

Fils d'un instituteur bavarois qui était aussi l'organiste de sa paroisse, Johann Simon MAYR ou Mayer (1763-1845) fut dès l'âge de six ans envoyé, pour étudier la musique, dans le monastère de Weltenburg, puis entra en 1773 au Collège jésuite d'Ingolstadt. Devenu le protégé du baron Tommaso Maria de Bassus, membre important des Illuminés de Bavière, il fréquenta de 1777 à 1785 les cours de droit et de médecine à l'Université d'Ingolstadt, tout en étant organiste dans diverses églises. Devenu lui-même membre des Illuminés, il quitta l'université en 1785, date à laquelle les étudiants suspects d'Illuminatisme en furent expulsés à la suite des persécutions de l'électeur de Bavière.

En 1787, Bassus, après la séquestration de ses biens, se mit à l'abri en Italie, et emmena avec lui Mayr qui s'installa dans ce pays (à Venise puis à Bergame) et se découvrit des talents de compositeur. En 1802, il devint  le Maître de Chapelle de S. Maria Maggiore à Bergame, fonction qu'il occupa jusqu'à sa mort, refusant les charges prestigieuses et rentables qu'on lui proposait à Milan, Naples, Rome, Londres, Vienne, Saint Petersbourg, Dresde et Paris, où Napoléon voulait l'emmener.

Une bonne partie des informations de cette page provient du très riche site Mayr Projet

Il fonda à Bergame une école gratuite, l’École charitable de musique, permettant aux plus démunis de recevoir une éducation musicale. L'un des premiers inscrits y fut Gaetano Donizetti (1797-1848), issu d'une famille fort pauvre.

En 1875, Bergame rendit un hommage solennel et simultané à Donizetti et Mayr, à l’occasion du transfert de leurs cendres dans la Basilique de Santa Maria Maggiore. Ponchielli (1834-1886) composa une cantate à cette occasion.

ci-contre : Donizetti et Mayr : le premier serait-il devenu un monument de l'histoire de la musique sans l'initiative généreuse du second ?

Des problèmes de vue le tourmentèrent dès 1822 et s'aggravèrent progressivement à tel point qu'en 1840 il était presque aveugle.

Il écrivit plus de soixante opéras (dont les plus connus sont Medea in Corinto et La Rosa bianca e la rosa rossa, écrits en 1813) et quantité de musique religieuse. 

Le livret de son Verter est tiré de la comédie homonyme d'Antonio Simeone Sografi, à son tour tirée de la première traduction italienne du Werther de Goethe publiée à Poschiavo par Bassus en 1782. La musique comprend de nombreuses citations de la Flûte Enchantée.

Il est également l'auteur d'une Cantate (1827) pour la mort de Beethoven, ainsi que de la Marche des Illuminés et d'un Hymne des Illuminés que vous pouvez entendre respectivement aux pages Weishaupt et De Bassus du site précité.

Sur la stèle de Mayr dans son église de Santa Maria Maggiore, on distingue le serpent Ouroboros entourant la tête du défunt.

Mayr est signalé par Ligou (dans son Dictionnaire de la Franc-maçonnerie, PUF) comme membre de la Loge la Réunion à Bergame.

D'après le site mentionné ci-dessus, son appartenance maçonnique est également attestée par des documents de la police de Vénétie et de la police autrichienne.

 

les Illuminés de Bavière

 Les Illuminés (Illuminaten) de Bavière ne sont aucunement des illuministes mais bien au contraire des Aufklärer (éclairés), rationalistes, égalitaristes et anticléricaux (mais pas forcément antireligieux) comme les philosophes français des Lumières.

Quand Weishaupt fonde cet Ordre en 1776, il n'a rien à voir avec la maçonnerie, même s'il en a imité certaines structures. Ce n'est qu'ultérieurement, avec Knigge, que des ponts furent jetés avec la maçonnerie, ce qui lui permit de prospérer et de s'étendre, notamment en Autriche. Goethe en fit partie.

Mirabeau, qui sympathisait avec eux, en fait l'histoire (pp. 96 ss.) dans la partie Religion, Instruction, Législation, Gouvernement de son ouvrage la monarchie prussienne sous Frédéric le Grand.

Des querelles de personnes et la répression entraînée par le soupçon de comploter contre la monarchie ont entraîné sa disparition dès 1786.

Par la suite s'est créée la légende (qui fait toujours partie des fantasmes de la littérature anti-maçonnique) faisant d'eux les instigateurs d'un vaste complot international et maçonnique contre la Société d'Ancien Régime.

Les  Illuminés (Illuminaten) de Bavière sont à l'opposé d'autres illuminés (pafois désignés comme Illuminati), ésotéristes et conservateurs, qui ont sévi dans le nord de l'Allemagne sous le nom de Rose-Croix d'Or.

       

       

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