Rosenhain
En cliquant ici, vous entendrez un extrait du 3e Mouvement, Presto spirituoso, de son Concerto pour piano op. 73, interprété par Howard Shelley accompagné par le Tasmanian Symphony Orchestra dirigé par lui-même (CD Hyperion CDA67765)
Jakob Rosenhain
(1813-1894) est mentionné comme membre de la Loge
de
Francfort-sur-le-Main
Zur aufgehenden Morgenröthe, pour laquelle il composa en 1833 deux
partitions, dont celle-ci.
Il eut sa résidence principale à Paris de 1837 à 1870. On trouve ici bon nombre de ses partitions. |
Voici ce qu'en dit Fétis (qui l'a certainement connu à Bruxelles et qui est le dédicataire d'une de ses oeuvres) dans son Tome 7 :
ROSENHAIN (Jacques), pianiste distingué et compositeur de beaucoup de mérite, né à Manheim le 2 décembre 1813, est fils d'un banquier de cette ville qui, après avoir perdu la plus grande partie de sa fortune par les événements politiques, renonça aux affaires pour s'occuper de l'éducation de ses enfants. L'aîné de ses fils, objet de cette notice, reçut d'abord de quelques maîtres obscurs des leçons de piano, puis devint élève de Jacques Schmitt, qui lui fit faire de si rapides progrès, qu'à l'âge de neuf ans le petit virtuose fut en état de se faire entendre dans un concert public. En 1824, Rosenhain joua dans plusieurs concerts à Manheim, et frappa d'étonnement les artistes et les amateurs par sa précoce habileté et par son intelligence musicale. Etonné des heureuses dispositions de cet enfant, le prince de Furstemberg l'emmena à Donaueschingen, où il lui donna pour maître Kalliwoda. Après deux années passées sous la direction de cet artiste, il voyagea, donna des concerts à Stuttgard et à Francfort avec le plus brillant succès. Fixé dans cette dernière ville, il y devint l'élève de M. Schnyder de Wartensée pour la composition, et fit avec lui un cours complet de l'art d'écrire. C'est à Francfort que M. Rosenhain fit son premier essai de composition dramatique dans l'opéra en un acte, Une visite à Bedlam, qui eut un vrai succès sur le théâtre de cette ville, et qui fui joué dans plusieurs autres villes de l'Allemagne, notamment à Weimar, sous la direction de Hummel, alors maître de chapelle de cette cour. Dans un concert que Paganini donna à Baden en 1830, Rosenhain sut se faire remarquer à côté de ce célèbre artiste, et en reçut des témoignages de satisfaction. En 1837, M. Rosenhain fit un voyage à Londres, avec l'intention de s'y fixer. Il y trouva un bon accueil parmi les artistes et les amateurs, joua au concert philharmonique, et lui-même en donna qui eurent du retentissement. Dans l'automne de la même année, il fit un voyage à Paris, où il s'établit définitivement, se bornant à faire chaque année un séjour de quelques mois à Londres. Il fut un des premiers qui donnèrent à Paris des séances de musique des grands maîtres, secondé tour à tour par Alard, Ernest, Joachim, Maurin, et d'autres artistes distingués. Elles eurent un grand succès, par sa manière large et pure d'interpréter ces belles œuvres. La grande activité de M. Rosenhain comme compositeur a commencé en 1837, après qu'il se fut fixé à Paris. Des circonstances heureuses lui ayant permis de ne plus employer la plus grande partie du temps à l'enseignement, il put se livrer en liberté à la production d'œuvres sérieuses, dans lesquelles il a fait preuve de sentiment, d'élévation dans les idées et de connaissance de l'art d'écrire. Il a écrit trois symphonies, dont la première a été exécutée au concert du Gewandhaus, à Leipsick, sous la direction de Mendelssohn, et la seconde, au conservatoire de Bruxelles, dont l'orchestre est dirigé par l'auteur de cette notice ; à Francfort, sous la direction de Guhr, et à la Société philharmonique de Londres, où son succès fut assez grand pour que la reine voulût l'entendre exécuter par l'orchestre de la cour, en présence de l'auteur.
Dans la liste des principaux ouvrages de M. Rosenhain, on remarque : Trois Trios pour piano, violon et violoncelle (Paris, Richault ; Mayence, Schott). — Quatuor pour piano et instruments à cordes. — Deux sonates pour piano et violoncelle (Paris, Lemoine, Richault ; Mayence, Schott ; Leipsick, Peters) — Sonate pour piano seul, dédiée à M. Fétis. — Trois quatuors pour instruments à cordes. — Environ 50 morceaux pour piano seul, dont : Poëme, op. 24 (Schott) — Cahiers de morceaux caractéristiques (Brandus, Schott) — Études caractéristiques (Paris, Lemoine ; Leipsick, Hofmeister). — La Tempête (Paris, Meissonnier). — Scène dramatique (Paris, Girod). On a aussi de Rosenhain beaucoup de musique vocale, en allemand et en français, dont : Adieu à la mer, à voix seule, de Lamartine (Paris, Brandus), beaucoup de recueils de Lieder, des mélodies détachées, et un recueil de Mélodies à deux voix.
Le 17 mars 1851, il fit représenter à l'Opéra Le Démon de la nuit, en 2 actes, livret de Bayard et Etienne Arago. Les journaux ont constaté le succès de cet ouvrage, qui fut joué à Bruxelles par Mme Cabel et dans plusieurs villes de l'Allemagne. M. Rosenhain a en manuscrit une ouverture de concert (en ré), et Lisweuna, opéra allemand, en trois actes. Cet artiste distingué a été décoré de l'ordre de la couronne de chêne par le roi des Pays-Bas : il est membre de la société de Sainte-Cécile de Rome.