Nous avons trouvé cette chanson sur une page d'un ensemble consacré à la marche Saint-Ghislain sur le site du village belge de Fraire, qui se trouve dans l'Entre-Sambre-et-Meuse, région célèbre pour ses marches folkloriques, classées au Patrimoine immatériel de la Communauté française de Belgique. Selon les commentaires donnés par ce site, en 1911, les disputes politiques locales entre cléricaux et anticléricaux donnèrent lieu à un incident clochemerlesque qui entraîna pour 24 ans la suppression de l'événement : les premiers avaient fait broder un nouveau drapeau, arborant les images de saint Remy (patron de la paroisse), de saint Ghislain (patron de la marche) et de sainte Barbe (patronne des mineurs, métier de nombreux habitants). Le Conseil communal de l'époque, plutôt anticlérical, n'admit pas la décoration de ce drapeau et fit remplacer ces images pieuses par celle d'un lion (emblème de la Belgique et de la province). Les catholiques ripostèrent par la Chanson du lion (dont vous entendez l'air, emprunté à ce site), écrite par le madjustèr (chantre-organiste-sacristain), signée de l'humoristique pseudonyme A. Giophile et intitulée El noû drapia d'Fraire (le nouveau drapeau de Fraire). |
Dans son 3e couplet, cette chanson attribue comme de bien entendu à l'influence souterraine de la maçonnerie l'attitude du bourgmestre (maire) dans cette affaire :
Aux quatrès coins dj'aureu co mis dins n'crolle Avou n'truelle, enn'équerre, in compas, Et in d'vantrin pou complèter l'symbole, Allons, les Frér's, què n'mettîz né tout ça ? Et d'l'aut' costè in grand diâle qu'est pompette ? Enl'vez l'lion (bis) C'n'est qu'enn trompette I faut iess franc quand on fait l'franc-maçon. |
Aux quatre coins, j'aurais encore mis dans une boucle Avec une truelle, une équerre, un compas, Et un tablier pour compléter le symbole. Allons, les Frères, que ne mettiez-vous tout ça ? Et de l'autre côté un grand diable ivre ? Enlevez le lion (bis) Ce n'est qu'un trompe-l'oeil Il faut être franc quand on fait le franc-maçon. |