Le Temple des Vrais Zélés 

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Cette chanson est une des deux dont le texte est donné à la fin du fascicule contenant le procès-verbal de l'inauguration du nouveau temple des Vrais Zélés de Chalon-sur-Saône en 1838.

CANTIQUE

Composé pour

L’INAUGURATION du TEMPLE

DE LA LOGE DES VRAIS ZELES

Par le Frère Jules Pautet 

Orateur de la Loge des Amis de la Nature et de l’Humanité, Orient de Beaune

AIR : T'en souviens-tu, disait... etc. 

Vous élevez un temple à la sagesse 
Dont vous serez les dignes desservants, 
Alors que tous courent à la richesse, 
Vous dédaignez ses plaisirs décevants. 
Vous recherchez une bien noble gloire, 
Les malheureux par vous tous consolés 
Diront en chœur : le temple de mémoire, 
Ah ! c'est pour nous celui des Vrais Zélés. 

Quand tout se heurte et se bat dans le monde 
Où l'égoïsme a partout le front haut, 
Et qu'agité, comme une mer profonde, 
Le siècle en feu pousse flot contre flot, 
Vous recherchez une bien noble gloire 
Les malheureux par vous tous consolés 
Diront en chœur : le temple de mémoire,
Ah ! c'est pour nous celui des Vrais Zélés. 

Mais l'avenir, j'en sonde le mystère, 
Est radieux et promet le bonheur ; 
En ce temps, l'homme à l'homme dira : frère, 
Soyons unis, conjurons la douleur. 
En attendant, bien noble est votre gloire !
Les malheureux par vous tous consolés 
Diront en chœur : le temple de mémoire,
Ah ! c'est pour nous celui des Vrais Zélés.

Essaimage des Arts Réunis de Dijon, la Loge de Beaune Les amis de la nature et de l’humanité est née en 1804 mais disparut vers la fin de l'Empire. Elle se reconstitua en 1831 et prospéra sous le second empire, atteignant 81 membres en 1869. Elle connut de graves dissensions en 1870 et cessa ses activités dans les années 1890.

L'auteur, Jules Pautet

Sur l'auteur, désigné ici comme Jules Pautet, on peut trouver les détails ci-dessous au fichier Bossu et à la BNF (qui donne aussi une longue liste de ses écrits, dont elle a mis en ligne l'un ou l'autre) :

Jean-François, dit Jules, Pautet du Parois (Beaune 1799 - Paris 1870), homme politique, homme de lettres, poète, journaliste, bonapartiste, conservateur de la bibliothèque de Beaune de 1838 à 1851, sous-préfet du second empire, un des fondateurs de la Société d'histoire et d'archéologie de Beaune, membre de l'Académie de Dijoon ;

initié par la Loge dijonnaise les Sept Philanthropes ;

affilié la Loge de Beaune Les amis de la nature et de l’humanité du 8.7.1832 à 1840.

La Biographie des contemporains de Glaeser donne (p. 581) les détails suivants :

Après avoir terminé ses études à Paris, il s'essaya, jeune encore, dans les lettres et, dès 1832, fit ses premières armes, comme journaliste, dans l'Opinion,seul organe que possédaient alors les doctrines napoléoniennes. Rédacteur en chef du Patriote de la Côte d’Or, il soutint, pendant près de deux ans, une guerre à outrance contre le gouvernement de Louis-Philippe, qui l'envoya douze fois devant le jury pour y être acquitté. « Me voici obligé de reparaître devant Messieurs de la cour, mais aussi, grâce à Dieu, devant Messieurs du peuple, » dit-il, en se défendant lui-même dans son second procès, à la suite des événements de Lyon en avril 1834. Quand les lois de septembre (ndlr : loi sur la presse de 1835) eurent été votées, il se retira de la presse politique et créa un recueil littéraire, la Revue de la Côte-d'Or qui fleurit en 1836 et 1837. Conservateur de la bibliothèque de sa ville natale, il abordait en 1851 la carrière administrative et débutait, comme sous-préfet, à Marvejol d'où il passait à Sisteron en 1854. Après avoir administré, pendant cinq années, non sans éloge, ces deux arrondissements, il entra au ministère de l'Intérieur, dans le bureau des archives départementales où il resta pendant quatorze ans.

 

Voir l'air, qui n'est sans doute pas choisi au hasard par ce nostalgique du premier Empire, qui allait devenir un partisan du second.

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