Le départ des compagnons
Cliquez ici pour entendre le fichier midi de la partition ci-dessous, séquencé par Alain la Cagouille
Cette chanson est l'oeuvre d'Agricol Perdiguier (1805-1875), dit Avignonnais-la-Vertu, le célèbre auteur du Livre du Compagnonnage, ouvrage qui peut être consulté tant sur Google qu'à la BNF. Nous l'avons empruntée au recueil Chansonnier des Compagnons du Devoir (Paris, 1996, Librairie du Compagnonnage).
à gauche : image empruntée à une page du site Célébrations nationales 2005 |
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Chœur
(se chante après chaque strophe)
Que nos joncs battent la mesure,
Que nos couleurs flottent au vent,
Amis des arts, de la nature,
En avant, frères en avant.
Allons, préparons-nous mes frères.
Cannes en main, gourdes au côté
Rouleurs, déployez vos bannières,
Insignes de fraternité.
Au loin, le travail nous appelle,
A nous de construire et bâtir !
Allons ! Allons ! troupe fidèle,
En marche, en marche, il faut partir.
Voyez cette auguste lumière
Qui s'élève à l'horizon,
Ses beaux rayons dorent la terre,
Ils éclairent notre union.
Quelle sublime matinée !
La fleur s'ouvre, s'épanouit.
L'oiseau bénit sa destinée,
Tout s'agite et se réjouit.
Devant nous serpente la route,
Nous avançons d'un pas hardi.
Du ciel nous contemplons la voûte
Et nous marchons vers l'infini.
Pour nous les brises parfumées,
L'éclat des plus vives couleurs,
Des rossignols les voix aimées,
Du printemps toutes les primeurs.
Nous foulons le roc, la poussière,
Les champs battus, les verts gazons.
Nous poursuivons notre carrière
En gais et braves compagnons.
Nous vivons les uns pour les autres,
Le travail nous donne du pain.
De l'art nous sommes les apôtres
Et nous servons le genre humain.
Nos bras taillent le bois, la pierre,
Façonnent le fer, les métaux.
Rien n’est étranger sur la Terre,
A nos esprits, à nos travaux.
Ennemis de tout esclavage,
Venus du Nord ou du Liban,
Nous sommes le Compagnonnage,
L'asile du peuple artisan.
Portons sur les deux hémisphères
Notre principe fraternel.
Répandons partout des lumières,
En vrais enfants de l'Éternel.
Que tous les préjugés périssent,
Du mal détruisons le levain.
Que tous les nobles cœurs s'unissent,
Le règne d'amour est prochain.