Le Dieu des Maçons

 En cliquant ici, vous entendrez un MP3 de l'air, séquencé par Clara

 

Ces pages (ou extraits de page) sont les pages 200 à 202 du Dictionnaire Maçonnique.

Ce cantique constitue un intéressant témoignage de la religiosité - mais c'est celle de la religion naturelle autant que naturaliste - caractéristique de nombreux maçons de cette époque, ainsi que des objectifs (Aimer, servir, éclairer son semblable) considérés par l'auteur comme ceux de la maçonnerie.

Le signataire J. Quantin - sans aucun doute le Joseph Quantin qui fut Vénérable de la Loge des Rigides Observateurs - ne doit pas être confondu avec l'auteur du recueil où il est publié. 

Le Dieu des Maçons

Air de Colalto.

Sur un ordre émané des cieux,
Quand Isis reprend sa parure,

C'est dans les bois silencieux,
Où zéphir laisse à peine entendre un doux murmure,
Aux bords du ruisseau qui des monts
Vient se jouer dans la prairie ;
C'est dans ces lieux que ma voix attendrie
Célèbre le Dieu des Maçons.

Là, tout est sublime et touchant,
Tout parle à mon âme attentive ;
De mille oiseaux le tendre chant,
Le murmure des flots de l'onde fugitive.
Homme, au Dieu que nous encensons,
Rends un culte sans imposture,
Ne cherche plus qu'au sein de la nature
Le Temple du Dieu des Maçons.

Mais qui fait palpiter mon coeur
Dans ce bocage solitaire ?
Je te reconnais, doux vainqueur,
Amour, présent du ciel, délices de la terre ;
De ma lyre ennoblis les sons,
Je chanterai ton doux empire,
Qui réunit ce qui meut et respire
Au Dieu qu'adorent les Maçons.

Sainte et divine humanité,
Que de plaisirs tu fais éclore !
Quelle pure félicité
M'enivre quand je sers le faible qui m'implore !
Des dogmes que nous professons
Je sens l'origine immuable :
Aimer, servir, éclairer son semblable
C'est la loi du Dieu des Maçons.

Loin de nous, fourbes et méchants,
Qui troublez la terre éplorée ;
De la douce paix que les chants
Montent de ce séjour vers la voûte éthérée !
Epris d'un saint zèle, enlaçons
Nos coeurs d'une chaine éternelle ;
Il doit bénir une union si belle
Le Dieu qu'adorent les Maçons !

J. Quantin

L'air désigné comme l'air de Colalto est certainement celui-ci, dont la métrique spécifique (8 8 8 12 8 8 10 8) correspond d'ailleurs parfaitement.

On retrouve ce cantique (pp. 75-6) à la Lyre des francs-maçons de 1830, avec les mêmes indications (mais une faute d'orthographe : Colatto pour Colalto).

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