Les Rigides Observateurs

 

La Loge parisienne des Rigides Observateurs a été fondée en 1819 (voir ici un chant pour son installation et notamment ici et ici d'autres chansons la concernant). 

Selon l'article Louis Lafontaine dans Images du Patrimoine Maçonnique (Edimaf 2002), T. 2, p. 158, elle était formée d'anciens de pontons et de demi-soldes bonapartistes ou républicains.

Nous trouvons une toute autre définition de ses origines dans l'Histoire des trois Grandes Loges de francs-maçons en France de Rebold (p. 611) :

Le rite des « Rigides Observateurs » créé en 1819 par sept officiers du Grand Orient (Renon, Borie, Caille, Delaroche, Genoux, Pages et Vassal), il avait pour but de ramener la franc-maçonnerie à sa pureté et sa simplicité primitive, en rétablissant le rite anglais moderne. Malgré leur position et leurs talents, ces Frères échouèrent dans leur projet, parce qu’ils n’avaient ni décorations, ni titres pompeux à offrir aux adeptes.

Cette opinion est partagée (p. 287) par Ragon dans Orthodoxie maçonnique, suivie de la Maçonnerie occulte et de l'initiation hermétique :

Déjà, le 30 avril 1819, sept bons et honorables maçons, officiers du G.-O., les frères Benou, Borie, Caille, Delaroche, Geneux, Pagès et Vassal, animés du même esprit maçonnique [ndlr : que celui, en 1844, de création d'une Grande Loge du rite éclectique], avaient fondé, à Paris, la loge des Rigides Observateurs, titre sacré pour eux, car ils observaient rigoureusement les dogmes et les usages maçonniques. En effet, quelle que fût la supériorité de leurs grades, les membres de cette loge ne se décoraient jamais que des insignes symboliques, ou des trois premiers degrés, les seuls qu’ils reconnussent comme vrais.

Joseph Quantin

Joseph Quantin, auteur de plusieurs cantiques figurant au Dictionnaire maçonnique et à la Lyre des francs-maçons de 1830, et qui fut ensuite fondateur de la revue l'Abeille maçonnique et en 1844 le premier Vénérable de L'Etoile de Bethléem, en fut Vénérable. Il n'est pas à confondre avec Charles Quentin.

A signaler l'article d'André Combes, Joseph Quantin et les Rigides Observateurs : un franc-maçon, une loge sous la monarchie libérale, paru en 1984 dans le n° 32 des Chroniques d'Histoire maçonnique.

Brismontier le présente ainsi en 1826 dans le dictionnaire des gens de lettre vivants (p. 225) :

Ce jeune auteur ne manque ni d'esprit ni d'imagination; il y a surtout, dans son style, un naturel qui résulte de la candeur de son âme. A la fois romancier et fabricant de fleurs artificielles, on croirait qu'il était uniquement né pour les fictions, si une histoire de sa captivité en Angleterre, qu'il a publiée lui-même, ne révélait que sa plume peut avec facilité s'élever au-dessus du roman.

Le Pâtre tyrolien, le vieux Matelot, le Gilblas parisien, et deux autres romans dont les noms nous échappent, sont la part qu'il possède à la bibliothèque des romanciers. Il a de plus composé quelques jolis couplets pour la franc-maçonnerie. Quantin est aussi estimé qu'il est estimable. Sa modestie empêcherait qu'on critiquât ses ouvrages, dussent-ils avoir quelque chose à reprendre. En général on pourrait dire, en le lisant, qu'il n'a pas de monde : mais si comme auteur c'est un défaut, comme homme c'est souvent une qualité.

Loge des Rigides Observateurs - Orient de Paris - Ils ne battront que pour la Gloire de l'Ordre

(cette dernière phrase semble concerner les trois maillets représentés à l'intérieur de l'ouroboros)

Marc Labouret, l'auteur du bel ouvrage de référence Les Métaux et la Mémoire – La Franc-maçonnerie française racontée par ses jetons et médailles (prix littéraire 2008 de L’Institut Maçonnique de France), commente comme suit cette médaille, qu'il reproduit à la très intéressante page Images du Temple de son riche site :

Pourtant, dès 1816, une autre image du temple va prendre la place dominante, et devenir absolument caractéristique de la Restauration et de la Monarchie de juillet, puisqu’elle disparaît dans les années 1840. Le Temple est représenté en façade, entre les deux colonnes salomoniennes. C’est toujours l’espace sacré, mais ici clos sur lui-même et ses secrets ... Le temple, en général, flotte dans l’espace ou repose sur une espèce d’île. Les colonnes, souvent disproportionnées, ont toujours aussi la fonction de marqueur du rite, mais se montrent comme d’énormes tours de garde isolant le temple du monde extérieur.

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