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LE CHEVALIER DE L'AIGLE ET DU PÉLICAN,
MAÇON LIBRE D'HÉRODOM,
ou
Souverain Prince de Rose Croix
HYMNE
CHANTé PAR LES CHEVALIERS DE LA Respectable Loge DES RIGIDES
OBSERVATEURS AU SOUVERAIN CHAPITRE DE L'ATHÉNÉE DES ÉTRANGERS. Air
:
Fils du plaisir, qu'un profane délire
Ne dicte point aujourd'hui mes chansons ;
Je veux chanter les chevaliers maçons.
A la vertu je consacre ma lyre ;
Inspirez-moi, souvenirs glorieux,
Par des accords nobles et sérieux,
Muses, honorons un ordre aimé des cieux.
Un chevalier aime et cherche la gloire,
Rien n'est si beau, si doux que la victoire.
Des
Rose-Croix, Jérusalem antique
Vit dans ses murs le triple bataillon
Sous le maillet du généreux Bouillon
Former jadis l'union maçonnique.
De ses tyrans ils vengeaient l'univers ;
Que leurs drapeaux voltigent dans les airs,
Le musulman fuit au fond des déserts.
Un chevalier, etc.
En vain des ans la hache meurtrière
Ébranle tout par ses coups redoublés ;
Sur les débris des trônes écroulés
Le Rose-Croix voit flotter sa bannière.
Vainqueur du temps qui dompte les humains,
Dieu, qui pour nous aplanit les chemins,
Conservera l'ouvrage de ses mains.
Un chevalier, etc.
Tourne, Maçon, comme l'aigle intrépide,
Tes fiers regards vers l'astre radieux,
Et, comme lui, jusqu'au séjour des dieux
Élance-toi d'un vol sûr et rapide.
Au feu céleste allume ton flambeau,
Et que l'erreur, dans la nuit du tombeau,
Rentre à l'aspect de ce soleil nouveau.
Un chevalier, etc.
Mais ce n'est plus dans les champs de la guerre,
Noble laurier, que pour son front tu croîs ;
Il n'offre point, le sage Rose-Croix,
Un lâche encens à l'idole vulgaire.
Du pélican émule généreux,
Son sang conjure un destin rigoureux :
Il est l'appui, l'espoir du malheureux.
Un chevalier, etc.
Il dit jadis, l'orgueilleux fils du Tibre,
Qui des Tarquins abaissa la fierté :
Aux murs de Mars règne la liberté ;
Le Romain seul dans l'univers est libre.
Mais le Maçon aime la royauté,
Mais le Maçon chérit l'humanité
Vive le roi ! vive la liberté !
Honneur au prince, ornement de l'histoire,
Que salua ce double cri de gloire !
Guerriers sans chefs, phalange infortunée,
Nous demandions au ciel des étendards ;
Quand tout à coup s'offrent à nos regards
Les saints drapeaux qui parent l'Athénée.
D'un noble chef la vertu nous séduit,
Jusqu'en ses rangs l'amitié nous conduit,
Un doux espoir dans ce temple nous suit.
De ses travaux, ah ! partager la gloire
Serait pour nous la plus belle victoire.
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