La bannière des Chevaliers Rose-Croix

  Cliquez ici pour entendre le début de ce cantique, enregistré par Bernard Muracciole sur son Livre-CD Chants maçonniques des Hauts Grades, sur un air de sa propre composition.

 Cliquez ici pour entendre l'air du Magistrat irréprochable

Cette chanson de Rose-Croix se trouve aux pages 199 et 200 du Dictionnaire Maçonnique.

Comme nous n'avons pas pu identifier avec certitude l'air mentionné (celui de Rien ne saurait l'anéantir), Bernard Muracciole a composé lui-même, dans l'esprit du temps, l'air qu'il chante sur son CD.

Nous avons cependant découvert ulérieurement qu'un air (de même métrique) de la comédie (1813) Le château d'If peut donner à penser qu'il pourrait s'agir de l'air du vaudeville (1808) de la Haine aux femmes, air qui porte le n° 799 dans la Clé du Caveau (mais qui n'est pas le même que celui donné par Doche dans sa Musette du Vaudeville sous le titre Air de Haine aux Femmes). 

Le signataire J. Quantin - sans doute le Joseph Quantin qui fut Vénérable de la Loge des Rigides Observateurs - ne doit pas être confondu avec l'auteur du recueil où il est publié. 

Cette confusion semble cependant bien avoir été faite par le rédacteur de L'Univers maçonnique qui dans son n° 4 (à la colonne 721) a reproduit ce texte en 1836 avec les mêmes titre et référence d'air, mais en donnant comme auteur le Frère Quentin.

Chose curieuse, on trouve une chanson très voisine (mais il y a aussi d'importantes différences) au Banquet maçonnique de Gentil en 1820 (pp. 27-8), sous le même titre mais sous la signature de ... Quentin ! L'incipit n'est différent que parce que les deux premiers vers sont inversés. L'air mentionné est Ce magistrat irréprochable.

On retrouvera aussi la chanson en 1867 dans le recueil d'Orcel (pp. 65-6).

La bannière des Chevaliers Rose-Croix

HYMNE

Air  : Rien ne saurait l'anéantir.

Nos coeurs ne sont point animés
De l'ardeur d'une fausse gloire ;
Pour une sanglante victoire
Nos bras ne se sont point armés.
De l'ambition trop cruelle
Nous ne défendons pas les droits ;
L'amitié seule nous appelle
Sous la bannière de la Croix.

Sur nos pas ne naissent jamais
De l'infortuné les alarmes ;
S'il verse, en nous voyant, des larmes,
Sans doute il songe a nos bienfaits.
Malgré les soupçons du vulgaire
Suivons le cours de nos exploits :
Aux hommes, paix, aux vices, guerre !
Voila le cri des Rose-Croix.

On a vu, dès les premiers temps,
Toutes les passions perverses,
Séparer, en castes diverses
D'un père unique les enfans
,

A cet abus, nos lois contraires
De l'homme consacrent les droits
Nous sommes tous égaux et frères
Sous la bannière de la Croix.

Le ciel, pour consoler nos coeurs,
Quand nos jours sont mêlés de peines,
Voulut que parfois sur nos chaînes
Le plaisir jetât quelques fleurs ;
Le bien au mal se joint sur terre,
Et c'est pour l'exprimer, je crois,
Qu'on peignit sur notre bannière
Une rose auprès d'une croix.

Espérance, Foi, Charité,
Douce et consolante devise !
Ainsi le vrai sage en devise :
Le bonheur c'est la vérité.
Ces vertus, de notre carrière
Fleuriront les sentiers étroits ;
Ah ! Confions-leur la bannière
Des vrais chevaliers de la Croix

J. Quantin

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