Rose-Croix
Rose-Croix
est - notamment - le 18e degré du REAA.
On lira
avec intérêt une analyse
de Daniel Ligou sur la place de ce grade dans le Rite Français.
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L'inspiration chrétienne de
ce grade et de son banquet
rituel du Jeudi-Saint est évidente : L'historique de ce grade, écrit
Vassal en 1832, n'est qu'une explication morale des mystères du christianisme,
et il exprime l'institution veritable du christianisme primitif, étant par conséquent, exempt de ia corruption que le sacerdoce y a
introduit.
Cette
inspiration est mise en évidence à la médaille ci-contre, frappée en
1858 à l'initiative de la Loge de la Triple
Espérance de Port-Louis, à l'occasion d'un service solennel
célébré à Notre-Dame de Paris avec l'approbation de Son Eminence le
cardinal Morlot
archevêque de Paris pour le repos de l'âme de divers Frères
appartenant à des Loges de l'île Maurice auxquels l'évêque
catholique de cet Orient [ndlr : Mgr Collier] avait refusé les
prières funèbres à cause de leur qualité de francs-maçons.[ndlr :
l'attitude tolérante du cardinal Morlot serait encore en 1865 celle de
son successeur, le très gallican Mgr Darboy,
lors des obsèques du Maréchal Magnan,
ce qui lui vaudrait un coup de crosse de Pie IX]. Cet épisode est
commenté par Boubée aux pp. 107-10
de ses Souvenirs
maçonniques.
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Il y eut pourtant en France au XIXe
divers efforts (cfr le chapitre concerné de ce document-ci)
pour
le laïciser, allant parfois jusqu'à remplacer son ternaire Foi - Espérance - Charité
(rappelé à la médaille ci-dessus) par Liberté - Egalité - Fraternité.
Il faut lire à ce
sujet l'étude
approfondie de Pierre Mollier, Le grade maçonnique de Rose-Croix et le christianisme : enjeux et pouvoirs des symboles.
Fantasmes en
tous sens
Ragon
fit
en 1860 une révision
(particulièrement verbeuse) de ce rituel. De manière quelque peu fantaisiste, il en attribuait
la création aux jésuites :
Après l'apparition de la Francmaçonnerie à Londres, en 1717, les Jésuites, voyant les progrès rapides que faisait partout l'association naissante, prévirent sa durée et le parti qu'on pouvait tirer d'une telle puissance. Ils résolurent de s'en emparer, la jugeant éminemment propre à servir leur dessein secret d'arriver à la domination universelle, sous le voile de l'ordre du Temple, dont ils auraient récupéré les biens, en y intéressant les maçons initiés à leur plan. On mit la main à l'œuvre. Ramsai les aida, en créant, en 1728, à l'aide d'une fable sur les croisades, trois grades templiers qui furent rejetés à Londres et admis à
Paris ; car parler en loge des croisades, c'était attirer l'attention des maçons de divers pays sur une entreprise qui avait été toute chrétienne, et disposer, en quelque sorte, les esprits en faveur du projet qu'on cherchait à exécuter et qui consistait à christianiser l'universalité des maçons. Mais, pour atteindre ce but si désiré, il devenait indispensable de leur inculquer la même foi religieuse, et l'on imagina d'inventer le grade de Rose-Croix, espérant bien, au moyen d'un secret merveilleux qu'on y introduirait (celui de faire de l'or), puis à la faveur du titre magnifique de Souverain Prince Rose-croix et des privilèges qui y sont attachés, de capter la grande majorité des maçons. En France, on rechercha le titre et les décors avec empressement; on se soumit aux génuflexions; mais l'intention et l'esprit du grade furent sans effet.
et, à propos
spécifiquement du grade de ROSE-CROIX D'HÉRÉDON DE KILWINNING, il
enfonçait ce clou en ajoutant :
C'est un fort beau grade, bien conçu, habilement mené et le mieux fait de tous les grades non-maçonniques. On ne peut pas altérer avec plus d'adresse le sens de nos
symboles ; il n'est guère possible d'appliquer avec plus d'art les formes et les allégories maçonniques à une chose (le catholicisme) étrangère à la vraie maçonnerie, c'est un chef-d'œuvre jésuitique.
L'antimaçonnisme
s'est nourri d'autres élucubrations
telles que celles ci-dessous, dues, voici plus d'un siècle - mais
il arrive qu'on les retrouve de nos jours dans des sites
antimaçonniques qui ne craignent pas le ridicule -, à
l'ineffable
Léo Taxil (ici dans l'ouvrage
Les assassinats maçonniques, écrit en collaboration avec Paul Verdun) ;
on reconnaît son habileté à doser le vrai et le faux :
Le grade de Rose-Croix, qui est le 18e degré, est
le plus élevé de la Maçonnerie Rouge, de même que celui de Maître est le dernier de la Maçonnerie Bleue.
Le Rose-Croix jure sur un glaive, « symbole du courage », d'habituer son bras à
défendre ses Frères. Des compagnons de sac et de corde né promettraient pas autre
chose ...
... la cérémonie se termine par une imitation sacrilège et
dérisoire de la Cène et de la communion. Mais il y a plus fort comme impiété. Chaque année,
dans la nuit du Jeudi-Saint au Vendredi-Saint, a lieu un banquet, auquel tous les Rose-Croix sont tenus
d'assister.
Dans ce banquet, sur la table disposée en forme
de croix, est apporté un agneau rôti, dont la tête est surmontée d'une petite couronne d'épines et dont les
pieds sont traversés chacun par un clou. Cet agneau est placé au centre de la croix, tourné sur le dos et
les pattes de devant écartées, il n'y a pas à s'y tromper : il représente la Victime du Calvaire.
Le président de ce banquet sacrilège coupe la tète et les pieds de cet agneau et les jette dans un fourneau
allumé. Il les offre ainsi en holocauste à Lucifer, adoré par les Rose-Croix sous la forme du Feu.
On avouera qu'un homme parvenu au degré d'aberration
et d'impiété suffisant pour prendre part à une si monstrueuse cérémonie, doit considérer la vie
de
ses semblables comme une chose de bien minime importance.
Autres
chansons de Rose-Croix figurant à ce site : 1,
2, 3, 4,
5, 6,
7, 8,
9, 10, 11
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