Le Chapitre 

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Cette chanson badine provient des pp. 34-6 du recueil de Delahaye de 1843. C'est la dernière de ce recueil, qu'il s'indiquait effectivement de ne pas terminer sans rappeler que la Loge de Saint-Pierre des Vrais Amis était une Loge chapitrale.

Il est manifeste que le mot Agape n'est pas ici pris dans son sens habituel mais qu'il s'agit de l'Agape du Jeudi-Saint des Rose-Croix. Il s'agit donc bien d'une chanson de haut grade (ce que confirme d'ailleurs le titre le Chapitre).

Voir ici sur l'air Rions, chantons, aimons, buvons.

Adolphe Nourrit 

Adolphe Nourrit (1802-1839), élève de Garcia, est le fils de Louis Nourrit. Sa mention à l'avant-dernier couplet comme Frère le désigne comme ayant été maçon comme son père, et le contexte donne à penser que, comme lui également, il prestait régulièrement en Loge.

Il fit à Paris (dont il s'éloigna ensuite) une très brillante carrière jusqu'en 1837, ce qui peut donner à penser que la chanson ne doit pas être postérieure à cette date.

Dans son T. 6, Fétis lui consacre trois pages et demie, où il conte en particulier sa fin dramatique, causée par son désespoir devant la dégradation de sa voix.

      
  

LE CHAPITRE.

 

 AIR: Rions, chantons, aimons, buvons.

 

 

Aux banquets d'hiver et d'été 
J'apporte toujours mon cantique ; 
Mais je n'ai pas encor chanté 
Dans une Agape maçonnique.
J'ai peur même de l'essayer, 
Car vous pouvez, malgré mon titre, 
Me dire, Frère chevalier, 
Vous n'avez pas voix au Chapitre.

 

 

En Chapitre on peut disposer 
Du droit de parler et d'écrire ; 
On peut discuter, proposer ; 
On peut tout faire, on peut tout dire : 
Pour chanter, c'est bien différent, 
On supprime le libre arbitre, 
Et, fût-on notre Président, 
On n'aurait pas voix au Chapitre.

 

 

Nous avons emprunté les lois 
De nos grades capitulaires 
Aux Ordres fameux d'autrefois, 
Religieux ou militaires ; 
Eh bien, parmi ces grands seigneurs, 
Si fiers du casque et de la mitre, 
L'histoire dit que les chanteurs 
Avaient toujours voix au Chapitre.

 

 

Pour revenir au temps passé 
Des chevaliers et des chanoines, 
Mes frères, je n'ai pas pensé 
A vous faire soldats ou moines.
On peut chanter, sans contredit, 
Mieux que l'Évangile et l'Épître, 
Et le frère Adolphe Nourrit 
Aurait plus qu'eux voix au Chapitre.

 

 

Sans être ambitieux d'honneurs, 
Mais toujours jaloux de vous plaire,
J'aime à célébrer les faveurs 
Que reçoit votre secrétaire.
Son Olympe est votre Atelier, 
Le Mont-Parnasse est son pupitre ;
Et sa gloire de Chevalier 
Suffit, s'il a voix au Chapitre.

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