Bénédicité du Banquet

 Cliquez ici pour entendre un fichier mp3 de la partition, séquencé par Christophe D.

En fin 2017, la BNF a rendu disponible, sans donner d'autres détails sur sa provenance, une feuille volante portant la partition ci-dessous.


        
Bénédicité du Banquet des Francs Maçons

 

 

 

De l'univers architecte suprême,
du haut des Cieux veille sur tes enfants, 
Bénis ces mets accordés par toi même, 
tu vois nos cœurs, ils sont reconnaissants.

 

 

 

 

 

Douce amitié que ta voix consolante,
dans ce banquet anime nos plaisirs.
sans ton secours la nature impuissante, 
malgré ses dons laisse encor ses désirs.

 

 

 

 

 

De l'univers architecte suprême,
prête l'oreille à nos faibles accents,
serre des nœuds que tu formas toi même,
et de nos cœurs reçois le pur encens.

Les auteurs mentionnés sont deux membres de la Loge de l'Age d'Or : Benezet (Orateur) pour les paroles et G. Ferrier (1er Surveillant) pour la musique (comme on le verra ci-dessous, il n'était certainement qu'un amateur en fait de composition).

Nous savons par Kloss (réf. 4694) que Bénézet était en 1788 l'Orateur de cette Loge. La consultation de Le Bihan nous permet de l'identifier plus précisément comme Jean-Baptiste-Maurice Benezet-Rieder, avocat en Parlement, né en 1733. Il n'apparaît pas aux fichiers Bossu après la Révolution.

Le Bihan, dans son ouvrage  Francs-maçons parisiens du Grand Orient de France, donne également deux Gratien Ferrier membres de cette Loge en 1787-90, l'un ancien officier de l'Administration des armées, Directeur de la Caisse de l'Extraordinaire (i. e. l'organisme, fondé en décembre 1789, chargé d'émettre les assignats ; un Ferrier y était effectivement directeur de la fabrication des assignats), et l'autre (désigné comme fils et né en 1765) étudiant en droit, puis employé à la Caisse de l'Extraordinaire

Selon une autre source, le père, Gratien Ferrier, serait né à Tarbes en 1751 et aurait eu parmi ses deux enfants Gratien, né en 1771 (et non en 1765), et Pierre né à Pampelune en 1781.

Le Bihan mentionne aussi, en signalant qu'il pourrait être le même que Gratien Ferrier père, un chevalier de Ferrier, membre de la Loge Saint-Pierre à Saragosse ; la proximité de Saragosse et Pampelune peut tendre à confirmer cette identité, d'autant plus que le fichier Bossu donne un Gratien Ferrier né à Tarbes en 1753 (et non 1751), ayant maçonné à Saragosse, Vénérable de l'Age d'Or et membre de son chapitre en 1802 et directeur des douanes à Naples où selon le fichier Bossu il aurait été membre en 1805 de la Loge Joseph Napoléon et en 1812 officier du Grand Orient du Royaume de Naples, tout en étant mentionné en 1808 comme fondateur et ex-Vénérable d'Anacréon.

Quant à Gratien fils, il fit une très brillante carrière militaire terminée comme général et fut membre d'Anacréon.

Ce qui précède donne à penser que la chanson date en fait du XVIIIe siècle.

On en retrouvera le texte (légèrement modifié) au siècle suivant.

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