Paris

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Cette chanson, attribuée au Frère P., figure aux pp. 206-8 de la Lyre maçonne ou recueil choisi des plus jolies chansons dédiées à M. le M... de G... (ndlr : Marquis de Gages) Grand-Maître des Loges jaunes dans les Pays-Bas.

Nous avions déjà trouvé cette chanson dans un autre recueil, où elle est, plus explicitement, attribuée au Frère Paris. On note entre les deux versions quelques légères différences de forme (majuscules, ponctuation) et de texte (en mauve ci-dessous, avec chaque fois, entre crochets, l'autre version).

Nous renvoyons à la page de cette autre version pour les considérations sur l'air.

CHANSON

du frère P.

Sur l'Air : Sans le savoir.

DEs Francs-Maçons, le saint langage,
Fait des hommes, le badinage,
Ne pouvant y rien concevoir,
Leur sentiment est ridicule,
Je prétends vous le faire [voir] savoir,
Ils nous déchire par [sans] scrupule,
Sans le savoir.

Notre Societé humaine,
Des Profanes nourrit la haine,
Notre secret leur paroît noir,
L'on nous accuse de magie,
Et de suivre le faux devoir,
Chacun condamne notre vie,
Sans le savoir.

Cet Ordre divin & mystique,
Notre langage pathétique,
Est pour eux un sombre Miroir ;
Nos censeurs d'une ardeur extrême
S'efforcent de le concevoir,
Peut-on résoudre le [ce] problême,
Sans le savoir ?

La vérité régne en nos Loges,
Nos vertus sont dignes d'éloges,
Sans jamais nous en prévaloir,
Nous bannissons la politique,
Ne voulant pas la recevoir ;
Malheur à celui qui critique,
Sans le savoir.

De l'Amitié la plus parfaite,
Nous en devenons l'interprete,
Sa douceur nous fait tout prévoir,
La charité fait [son] tout l'office
Suivant son moyen, son pouvoir,
Au besoin nous rendons service,
Sans le savoir.

Voilà, profanes, tout le blâme,
Qu'on peut imputer à notre ame,
Cessez donc de nous en vouloir,
Si vous voulez être des nôtres,
Venez vous faire recevoir,
Vous passerez comme les autres,
Sans le savoir.

Mes Frères, prenons tous nos armes,
Goûtons des plaisirs pleins de charmes,
Faisons grand feu jusqu'à ce soir.
Vuidons ces Barils [barriques] de poudre,
Ne cessons pas de nous mouvoir,
Nos ennemis vont en découdre,
Sans le savoir.

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