CHANSON
Par le Frère Paris

Cliquez ici (midi) ou ici (MP3) pour entendre le fichier de l'air 1024, séquencé par B. A.

Une des quelques chansons inédites trouvées (pp. 333-5) dans une reliure (faussement intitulée, du fait d'une partie de son contenu, Recueil de chansons des Franc-Maçons à l'usage de la Loge de Ste Geneviefve).

Il existe cependant un autre chansonnier où nous l'avons retrouvée : elle figure en effet aussi, sous le titre Chanson du Frère P et avec la même référence d'air, aux pp. 206-8 de la Lyre maçonne ou Recueil choisi des plus jolies chansons dédiées à M. le Marquis de Gages datée de 1768.

C'est, suivant un schéma tout-à-fait classique, une défense et illustration de la maçonnerie, clôturée, de manière tout aussi traditionnelle, par une invitation, exprimée dans les termes du vocabulaire maçonnique, à boire ensemble.

La Clé du Caveau donne deux airs différents pour le titre Sans le savoir :

La Coquette sans le sçavoir est un opéra-comique en un acte de Charles-Simon Favart et Pierre Rousseau datant de 1744 et dont l'air du vaudeville a exactement la même métrique (8888884), ainsi que le même dernier vers de chaque couplet, que la présente chanson. C'est donc sans aucun doute lui qui y correspond.

Le Frère Paris, auteur de cette chanson (ainsi que de celle de la p. 347 du même recueil), est sans doute le même que celui qui a collaboré avec le Frère Timebor pour la suite de Noels en G re sol qui figure aux pages 88-91 du chansonnier de Ste Geneviève.

      

 CHANSON.

 

Par le Frère Paris.

 

Sur l'air, Sans le sçavoir.

 

 

DEs Francs-Maçons le saint langage,
Fait des hommes le badinage,
Ne pouvant y rien concevoir ;
Leur sentiment est ridicule,
Je prétends vous le faire voir,
Ils nous déchirent sans scrupule,
Sans le sçavoir.

 

 

 

Notre societé humaine,
Des profanes nourrit la haine,
Notre secret leur paroît noir :
L'on nous accuse de magie,
Et de suivre le faux devoir ;
Chacun condamne notre vie,
Sans le sçavoir.

Cet Ordre divin & mystique, 
Notre langage pathétique, 
Est pour eux un sombre miroir ; 
Nos censeurs d'une ardeur extrême 
S'efforcent de le concevoir :
Peut-on résoudre ce problême, 
Sans le sçavoir ?

 

 

 

La vérité régne en nos Loges,
Nos vertus sont dignes d'éloges
Sans jamais nous en prévaloir ;
Nous banissons la politique,
Ne voulant pas la recevoir ;
Malheur à celui qui critique,
Sans le sçavoir.

 

 

 

De l'amitié la plus parfaite
Nous en devenons l'interprete,
Sa douceur nous fait tout prévoir,
La charité fait son office
Suivant son moyen son pouvoir ;
Au besoin nous rendons service,
Sans le sçavoir.

Voilà Profanes, tout le blâme,
Qu'on peut imputer à notre ame,
Cessez donc de nous en vouloir ;
Si vous voulez être des nôtres,
Venez vous faire recevoir,
Vous passerez comme les autres,
Sans le sçavoir.

 

 

 

Mes Frères, prenons tous nos armes, 
Goûtons des plaisirs pleins de charmes,
Faisons grand feu, jusqu'à ce soir. 
Vuidons ces barriques de poudre, 
Ne cessons pas de nous mouvoir, 
Nos ennemis vont en découdre, 
Sans le sçavoir.

 

 

 

 

 

En cliquant ici, vous aurez accès à une partition complète (pdf), que A.B. a réalisée en même temps qu'il la séquençait.

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