Le Recueil de chansons des francs-maçons à l'usage de la Loge de Ste Geneviève

 

Le Recueil de chansons des francs-maçons à l'usage de la Loge de Ste Geneviefve (ancienne orthographe de Geneviève) a été édité à Paris, chez Jombert, rue Dauphine

 

ci-contre : détail du frontispice (on peut supposer que les lettres entrecroisées L, S, G sont les initiales de Loge de Ste Geneviève)

L'édition ci-contre porte (au-dessus) la date de 1750, mais nous n'en connaissons que la couverture (ci-contre, telle que réutilisée par un autre recueil mentionné plus bas) et quelques pages. 

Selon Basso (p. 143), cette édition de 1750 est la première, et elle ne comprend que 72 pages.

 

Une édition postérieure, portant la date de 1760, figure, sous la cote B511888, dans les collections de la Bibliothèque municipale de Lyon. Nous en avons utilisé les images pour certaines pages de ce site.

Cet ouvrage de 96 pages comprend, sans commentaires mais avec partitions, une série de chansons, parmi lesquelles les incontournables classiques figurant à tous les chansonniers les plus connus de l'époque, mais aussi quelques autres, dont c'est peut-être la première publication.

Quoique marquée Nouvelle édition, l'édition 1763 (ci-contre) est absolument identique à celle de 1760 (sauf que le prix de vente, fixé à 3 livres broché ou 3 livres 10 sols relié, est mentionné en couverture). 

Le premier exemplaire que nous ayons vu de ce chansonnier était exposé à Tours, et nous sommes très reconnaissant à l'Association 5997, dont un membre nous a aimablement communiqué les photocopies (presque complètes) de cette édition 1763, dont nous avons fait usage pour certaines pages de ce site.

Un autre exemplaire de cette édition 1763 est maintenant disponible sur le web, par les soins de l'Ecole Polytechnique Suisse.

Extrait de la Table des chansons contenues dans ce Recueil Gravé

Page(s) Titre dans le recueil Titre à la Table (incipit)
les pages 1 à 84 comprennent une série de chansons du répertoire classique, pour la plupart connues (mais pas toutes)
1 Chanson des Maîtres  Tous de concert chantons en l’honneur de nos Maîtres
4 Chanson des Surveillants Adam à sa postérité
8 Chanson des Compagnons  Art divin l’Etre suprême
10 Chanson des Apprentifs Frères et Compagnons de la Maçonnerie
13
15
Marche des Franc-Maçons (Rondeau) La main aux armes Freres 
Reunissons mes Freres
17

Le misantrope franc maçon

Quel est ce monde enchanté
21 Par trois fois trois, mes frères
25

Chanson sur les Pic-nics qui se font tous les mois dans une Loge reguliere

Je trouve icy la verité

28 Chanson pour chanter dans une Loge où l'on est admis comme Visiteur Un digne Maître nous rassemble
31 Parodie sur l'air du Meunier Mathurin Ne chantons plus icy
33 Chanson faite par le Frère L. aussitôt après sa réception Je croyais avant d'être admis
35 Chanson faite par le même avant qu'il fut reçu Franc Maçon Mépriser la Maçonnerie
38-9 Autre chanson sur le même air Pour passer doucement la vie
44
46
Tous les plaisirs de la vie
Couplets ajoutés par le Frère Timebor
47 Vivant vivant les Francs-Maçons
50 Dans nos loges nous bâtissons
52 Recevés très aimables frères
55 - Du moindre rang au diadême
58 - D'une innocente vie
61 - Jadis tu chansonnois si bien
63 La lanterne à la main
67 Autre sur le même air La Paix dans ce charmant séjour
73
74
75
76
76
76
77
77
78
Les Plaisirs de la Maçonnerie, par le Frère Timebor
 
 
 
 
 
 
D'une aimable fraternité
Vivre toujours en bon accord
Nous agissons avec franchise   
Cinq couplets
[parfois solidaires] :
     Aimable maçonnerie 
     La sagesse et l'innocence
     Dans une égalité parfaite
     Les plaisirs purs et tranquilles
     Frères buvons à la santé
Duo
79 autre chanson par le même  Frères maçons dans cette Loge
82 autre  Des favoris de la gloire
84 autre  Qui cherche un bonheur tranquille

les pages 85 à 92 comprennent une série de Noels, qui seront repris (dans un ordre un peu différent) par la Lire maçonne aux pages 413 à 424

85
85
86
86
87
87

suite de Noels en C sol ut par le Frere Timebor

A mes voeux daigne enfin te rendre
Si tu veux être Maçon
Une aimable tendresse
Apprends-moi donc ce qu'il faut faire
Il faut par la justice régler toutes ses actions
Fidèle à Dieu bon citoyen
88
88
89
89

90
90
91
91
92
suite de Noels en G re sol par les Freres Paris et Timebor Où s'en vont ces francs-maçons
L'union fait nos plaisirs
Une aimable Déesse de noble coeur
Amis de la concorde
Nous bâtissons des temples
Nous faisons revivre encor
De l'un à l'autre pôle
Méprisons de nos envieux
Nous ne craignons guère l'enfant de Cythère (Noël suisse par le Frère Timebor)
92 Noel suisse Nous ne craignons guère l'enfant de Cythère
93 Duo Que chacun s'arme soudain

De nombreuses chansons de ce recueil ont pour auteur le Frère Timebor. Il s'agit évidemment d'un pseudonyme (en latin, timebor signifie je serai craint : qui sait, peut-être s'agissait-il du Frère terrible de la Loge ???)

Beaucoup des chansons de cette table se retrouveront (pour la plupart sans partition) dans une reliure portant (abusivement ?) le même titre, qui contient également quelques intéressantes chansons inédites et qui fait l'objet d'une page séparée de ce site.

L'image ci-contre (qui nous été aimablement communiquée par un visiteur de ce site), avec la date de 1748, semble indiquer que le Recueil de chansons des francs-maçons à l'usage de la Loge de Ste Geneviefve avait été précédé par d'autres portant un titre un peu différent : Chansons de la maçonnerie à l'usage du Frère Ledin, ancien Secrétaire, Second Surveillant et Vénérable Maître De la Loge de Ste Geneviefve. La mention et V. M. De semble bien être un ajout a posteriori.

 

Un Claude-Vincent Ledin, Officier chez le Roi, est effectivement mentionné par Le Bihan (dans son ouvrage Francs-maçons parisiens du Grand Orient de France) comme membre de Ste Geneviève en 1758 (selon Bord, il en était à cette date le Vénérable, et l'était toujours en 1785) et 1781. 

Il pourrait s'agir du Ledin qui devint le 19 Mai 1760 l'Expert de la Grande Loge des Maîtres de Paris, dite de France, créée par les antilacornards.

Et ce Ledin pourrait être, à notre avis, le Frère L., mentionné comme auteur de deux chansons du recueil (pp. 33 et 35)

 

Ci-dessous, en plus grand format, les deux intéressantes gravures qui ornent cette couverture. On notera la présence (inhabituelle) d'une chaîne d'arpenteur et de ce qui nous semble être un fuseau (qui, par assimilation peut-être avec Jeanne d'Arc, est considéré comme un des attributs de Sainte Geneviève).

Signalons également l'existence d'un autre chansonnier, Le Grand Art de s'Amuser, contenant un recueil de chansons à l'usage de toutes les Loges des Franc-Maçons, qui ne porte pas d'indication de provenance ni de date, mais que Fesch date de la fin du XVIIIe. Ci-dessous, la table des matières de ce Grand Art montre bien que celui-ci n'est qu'une copie du Recueil de Ste Geneviève, puisque sa table des matières est identique, à quelques légers décalages près dans la pagination, à celle des éditions 1760 et 1763 de Ste Geneviève.

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