Le Maçon unit tous les Etats 

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Ces pages sont les pp. 290 à 292 de La Lire Maçonne

Les états mentionnés dans le titre sont bien entendu ceux qui structurent la stratification sociale dans l'Ancien Régime (au sens où l'on parle de Tiers-Etat). Le fait que les divers Etats puissent non seulement se côtoyer en Loge mais y fraterniser est un des grands sujets d'émerveillement du chansonnier maçonnique du XVIIIe : comme le dit une autre chanson, ici le berger et le prince sans distinction sont admis, tandis qu'une autre encore souligne, à propos de la maçonnerie, qu'Au Grand elle montre un Frère dans le plus simple Artisan et que La roture et la noblesse par elle sont de niveau.

On remarquera aussi dans cette chanson la présence du triplet force, sagesse, beauté.

Au dernier couplet, le verre en main deviendra tous de concert à partir de l'édition 1775. Est-ce pour réduire le caractère de chanson à boire ou tout simplement parce que le mot verre a été banni (au profit de canon) du vocabulaire maçonnique ?

L'air est bien, comme indiqué, celui (datant de 1744) de Vive à jamais Le Père & le Roi des François.

La chanson est reprise (avec une partition équivalente) du chansonnier de Naudot (p. 87, à laquelle nous renvoyons pour l'analyse des quelques différences), et elle se retrouvera dans la plupart des chansonniers du XVIIIe.

LE MAÇON UNIT TOUS LES ETATS.

 

 

 

Sur l'Air : Vive à jamais Le Père & le Roi des François

  

 

 

 

Du moindre rang au Diadême,
Il se trouve des Francs-Maçons,
Et les Rois prennent des Leçons,
De l'Architecture suprême.
Les Maçons ont, de tous les temps,
Formé le plus beau des talens.

Dans nos Loges, on voit paraître
Tout ce qui brille au firmament.
Si vous voulez savoir comment,
Venez à nous pour le connaître.
Les Maçons ont, de tous les temps,
Formé le plus beau des talens.

 

 

 

De nos dons l'auguste assemblage
Est Force, Sagesse & Beauté :
Le Maçon en est enchanté,
Et lui seul en sait faire usage.
Car il sera, dans tous les temps,
Orné du plus beau des talents.

 

 

 

Content de ce bonheur suprême,
Qui du prophane est ignoré,
Il contraint qui l'a dénigré,
Souvent, à l'imiter lui-même.
Un Maçon est, dans tous les temps,
Orné du plus beau des talens.

 

 

 

Nous ne reconnaissons pour Frères
Que ceux, de qui l'esprit discret,
Fidèle à garder le secret,
Cultive & chérit nos misteres,
Qui des Maçons, dans tous les temps,
Forment le plus beau des talens.

 

 

L'Etoile, qui sur nous préside,
Sert aux faux Frères de bandeau ;
Mais elle est l'utile flambeau
Des Frères que l'amitié guide.
Les Maçons sont, dans tous les temps,
Ornés du plus beau des talens.

 

 

 

L'Urbanité la plus facile,
La plus exacte probité,
Chez nous ont, sans austérité,
Fait choix de leur plus sûr asile.
Les Maçons sont, dans tous les temps,
Ornés du plus beau des talens.

 

 

 

Frères, chantons dans notre Loge,
Le bonheur dont nous jouissons,
Et le verre en main, célébrons
Les vertus qui font notre éloge.
Les Amis à qui nous buvons :
C'est à tous nos Frères Maçons.

 

 

 

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