Ni Bacchus, ni Cupidon 

Cliquez ici pour entendre le fichier midi de cette partition, séquencé par B. A.

Les pages 31-2 du Recueil de chansons des francs-maçons à l'usage de la Loge de Ste Geneviève reproduites ci-dessous contiennent cette Parodie sur l'air du Meunier Mathurin, désignée à la Table par ses premiers mots Ne chantons plus icy.

Nous n'avons encore trouvé cette rare chanson dans aucun autre chansonnier.

Le Meunier Mathurin est une chanson (bretonne) connue, mais nous ne voyons guère de parenté entre elle et celle-ci, ni par l'air ni par la métrique.

L'exhortation oublions jusqu'au nom ... de verre et de bouteille rappelle celle d'une des chansons de Naudot (mais qui ne figure pas dans les éditions originales de 1737) :

Banissons 
D'ici verres et flacons,
Ce n'est qu'au bruit des canons
Qu'on célèbre nos mistères.

On doit se rappeler que dans les premiers temps de la maçonnerie française on parle encore de verres, voir par exemple les mots Que par trois fois un signal de nos verres ou buvons à leurs santés, Et vuidons tous nos verres dans la Chanson des Apprentis du même chansonnier de Naudot.

La chanson de la présente page participe donc de la volonté de généraliser ces novations du vocabulaire maçonnique consistant à remplacer les verres et les bouteilles par les canons et les barriques (de poudre).

Dans la foulée, sont tout aussi bien écartés Bacchus (si on boit, c'est pour tirer des santés avec discipline, sagesse et modération, et surtout pas pour célébrer des Bacchanales !) et Cupidon (il n'est certes pas encore question de Loges mixtes, ce serait trop dangereux !). 

  

Parodie sur l'air du Meunier Mathurin

 

 

Ne chantons plus icy ni le Dieu de la treille
ni le dangereux Cupidon
Frères, oublions jusqu'au nom
de Bacchus et d'Amour, de verre et de bouteille.

 

Mais qu'en ce jour on se réveille
et songeons à charger nos canons,
célébrons la gloire des Maçons.

 

Retour à la table du Recueil de Ste Geneviève :