Le Chansonnier de Naudot
C'est en 1737 que paraissait la première édition du recueil Chansons notées de la très vénérable Confrérie des Francs Maçons, précédées de quelques pièces de poésie convenables au sujet et d'une Marche, le tout recueilli et mis en ordre par Fre Naudot.
Le chansonnier de Naudot a fait l'objet de nombreuses éditions. A gauche et ci-dessous, deux éditions toutes deux datées de 1737, mais différentes. On remarque en effet quelques légères différences dans la gravure (à l'époque, on ne disposait évidemment pas de scanner pour réaliser des éditions pirates ...) et même dans le titre (Francs Maçons d'une part, Maçons Libres de l'autre : l'usage n'était pas encore fixé - à l'époque, on trouve d'ailleurs aussi Frimaçons comme traduction de l'anglais Free-Masons).
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A droite, une édition de 1744, comportant une dédicace au Grand Maître le Comte de Clermont.
Certaines de ces chansons sont la transposition de celles des Constitutions d'Anderson, avec des musiques soit arrangées, soit originales. La question de savoir si ces musiques sont de la composition de Naudot, de Lansa, ou même d'autres, ne semble pas encore tranchée. Lansa publia en effet vers 1744 les Chansons originaires des Francs-Maçons, en s'attribuant dans la préface la paternité de la musique et (en collaboration avec la Tierce) des textes. Après tout, Naudot ne prétend pas avoir fait autre chose que recueillir et mettre en ordre les chansons qu'il publie - à l'exception de la Marche, seule partition d'ailleurs où il fait figurer son nom. Nous avons en tout cas pu identifier que parmi les chansons du recueil certaines utilisent des airs préexistants, comme celle-ci, celle-ci et celle-ci.
Le recueil ne donne aucune indication sur les auteurs des textes, mais nous avons relevé que Fleury s'attribue la paternité de certains d'entre eux. |
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On trouve successivement, dans l'édition utilisée sur ce site :
(pp. 41 à 91) le Recueil de Chansons nouvelle (sic) de la Maçonnerie, précédé d'un acrostiche
Nous pouvons estimer la première date de parution du second recueil à 1744 ; elle ne peut en effet être
ni antérieure à cette date, puisque ce recueil contient une chanson de l'Abbé Fréron (1718-1776), qui la composa à l'occasion de sa réception en 1744, et une autre utilisant un air datant également de 1744
ni postérieure, puisque l'édition 1744 ci-dessus dédiée à Clermont la comprend déjà.
Norma Morum |
Quoique ces quatre premiers titres correspondent, non à des chansons, mais à des poèmes, nous les reproduisons sur une page séparée afin de donner une vue complète de l'ouvrage de Naudot. | |
Apologie | ||
Quatrin | ||
Songe | ||
Marche | ||
Chanson des Maîtres | ||
Chanson des Sur: | ||
Chanson des Comp: | ||
Chanson des Apren: | ||
DUO | ||
Suite de la Chanson des Aprentifs | ||
Nos maçons | ||
Première parodie de la Marche | ||
Seconde parodie de la Marche |
Les
pages 33 à 40 du 1er recueil n'apparaissent pas dans ses toutes premières
éditions (voir par exemple celle reproduite ici,
qui ne comprend que 32 pages)
et elles sont donc sans doute postérieures aux 32 premières.
Comme on le voit (ci-contre à droite), le second recueil parut d'abord en édition séparée (avec sa propre numérotation), avant d'être joint au premier dans une numérotation continue comme ci-dessus. |
D'autres éditions sont à présent disponibles sur le web :
une édition de 1737 (40 pages, dont la dernière est vierge), sur Gallica (exemplaire de la bibliothèque de l'Arsenal)
une édition portant la date de 1737, mais complète, sur Google (exemplaire de la bibliothèque de Lyon)
une édition non datée et dite imprimée chez M. Fromery à Berlin, en 32 pages (que le PDF présente dans l'ordre inverse), sur Google.
Le chansonnier de Naudot peut être considéré comme l'ancêtre de la plupart des chansonniers qui vont se multiplier tout au long du XVIIIe siècle, et qui, tout en en ajoutant d'autres, vont reprendre tout ou partie de ses poèmes et chansons.
Le premier plagiat est sans doute, dès 1745, cette édition des Secrets De L'Ordre Des Francs-Maçons de Pereau, lequel y joint, en queue de volume, un recueil (assez bref) contenant :
les 5 partitions recopiées de La Tierce.
les textes de quelques poèmes et de 12 chansons (à l'exception du seul Noé maçon très vénérable repris de La Tierce, ces textes sont tous recopiés de Naudot)
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On connaît aussi une plaquette de 20 pages, non datée, intitulée Livre de la très-noble et très-illustre société et fraternité des maçons libres à l'usage des respectables loges de France Elle contient, outre une courte préface, diverses pièces reprises du recueil de Naudot, notamment la traduction en vers du Norma Morum par Gobin, l'Apologie des Francs-Maçons, le Duo pour les Francs-Maçons, le quatrain de Ricaut. |