Dans ce doux et charmant festin

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Cette chanson occupe la p. 85 du chansonnier de Naudot.

Dans ce doux et charmant festin,
ou Règne l'innocence.
Chaque maçon le verre en main,
bénit l'intelligence.

2e

La vertu qui règne en ces lieux,
de nos soeurs fait l'éloge
On la voit aussi dans les yeux;
des frères de la loge. 

On la retrouve dans de nombreux autres chansonniers du XVIIIe - mais pas dans La Lire maçonne ni le recueil de Ste-Geneviève -, particulièrement à de nombreuses éditions des divers Recueils de Jérusalem et de ceux qui lui sont associés.

Mais avec d'intéressantes variations sur le texte et sur l'air :

 - un 3e couplet est en général ajouté (apparemment pour saluer de nouveaux initiés ?), cependant que le 2e connaît plusieurs versions.

Par exemple, voici la version qu'on trouve à la p. 84 du recueil associé à L'école des francs-maçons :

On trouve la même version aux pp. 144-5 du recueil de Lausanne, au Recueil précieux de la Maçonnerie Adonhiramite et au Recueil de chansons franc-maçonnes à l’usage de la loge de l’Union paru à Francfort en 1764 (pp. 72-3). Au siècle suivant, on la retrouve dans la partie francophone du Free-mason's vocal assistant paru à Charleston en 1807 (p. 185) et au Code  Récréatif des Francs-Maçons de Grenier (p. 240) mais avec une probable erreur de transcription.

On voit que la référence aux soeurs est ici bannie ; par ailleurs, des frères de la loge est remplacé par du maître de la Loge (pour de nombreux auteurs, une chanson ne peut pas se terminer sans un hommage à celui-ci).

Par contre, à la p. 125 du Recueil de chansons pour la maçonnerie des hommes et des femmes (Recueil de Sophonople), l'allusion aux Soeurs est évidemment maintenue dans le 2e couplet, tandis que le 3e leur est spécifiquement consacré. Il est particulièrement intéressant, puisqu'il montre bien qu'à ce moment il existe déjà des cérémonies de réception pour les Soeurs : celles-ci ne sont donc plus seulement des parentes de Frères, invitées à des agapes blanches, comme c'était (peut-être ?) le cas à l'époque de Naudot, mais bien des membres d'une Loge constituée - sans qu'on sache si c'est une Loge d'Adoption.

- l'air indiqué est, soit J'avais toujours gardé mon coeur (air qui n'est pas celui de la partition ci-dessus donnée par Naudot), soit Que j'estime, mon cher Voisin.

Voir ici sur cet air Que j'estime, mon cher Voisin, qui date de 1721 et coïncide lui (au ton près) avec celui donné ci-dessus par Naudot (ce qui confirme bien qu'il est arrivé à Naudot de réutiliser des airs existants).

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