Recevés très aimables frères
Cliquez ici pour entendre l'air
Cette chanson occupe les pp. 35-7 du chansonnier de Naudot.
Recevez, très aimables frères, Le tendre hommage de mon cœur, En m’admettant à vos mistères, Vous avez comblé mon bonheur ; Chez vous de Saturne et de Rhée Renaît le siecle vertueux, Et pour vous la divine Astrée Est de retour en ces bas lieux. |
|||||||||
|
|||||||||
2 3 4 |
|||||||||
5 6 7 |
Le Recueil de chansons des francs-maçons à l'usage de la Loge de Ste Geneviève reprend cette chanson presque telle quelle, aux pages 52 à 54. On relèvera cependant le remplacement, au couplet 2, de s’ils vouloient tous être maçons par S’ils vouloient estre franc-Maçons (variante qu'on retrouvera plus tard), au couplet 3 de jeux innocens par amusemens, au couplet 4 de seule présence par aimable présence.
Une version quelque peu différente de la même chanson figure à la Lire Maçonne (pp. 50 à 52) sous le titre Félicité du Maçon. Cette version ne connaîtra pas un grand succès, puisque, comme on va le voir, tous les autres chansonniers du XVIIIe adopteront plutôt celle de Naudot.
On retrouve, quasiment sans changement, la version initiale de Naudot (ci-dessus) :
aux pp. 97-100 du recueil de la Veuve Jolly, sous le titre Chanson d'un Récipiendaire pour faire ses remercimens à la Loge de l'avoir reçu Maçon
aux pages 54-6 du recueil de Sophonople (sous le titre Remerciement d'un frère nouvellement initié)
et dans un Recueil de 1782.
On retrouvera la chanson dans la partie francophone du Free-mason's vocal assistant paru à Charleston en 1807 (p. 205), mais amputée des couplets 4 et 5.
Au chansonnier de Holtrop - qui est pourtant en général très fidèle à la Lire - c'est bien à nouveau la version initiale de Naudot qui, sous le titre Remerciements d'un récipiendaire, à la Loge, de l'avoir reçu Maçon, sera recopiée en 1806 (pp. 471-4), avec pour seule modification le remplacement, au couplet 5, de ses charmes par son charme.
La même chanson ouvre le recueil de Desveux en 1804, mais ici l'air est Si Pauline est dans l'indigence.
C'est encore la version de Naudot qui servira de base, dans la Lyre maçonnique de 1810 (pp. 129-131), à un Cantique sur la maçonnerie (avec la proposition d'air : c'est à mon maître en l'art de plaire).
Mais
les
différences sont plus importantes dans cette version de 1810 : outre quelques
changements de forme, le couplet 5 - sur le thème, classique
au XVIIIe, de la défense contre les alarmes féminines quant à la
monosexualité des Loges - est supprimé et les couplets 3, 4 et 6 sont
refondus en deux autres :
Enfans chéris de la Nature, Vous jouissez de ses présens ; Une volupté toujours pure Règne dans vos amusemens. Partout votre aimable présence Doit écarter l'adversité ; La compagne de riunocence Fut toujours la prospérité.
Faire le bonheur l'un de l'autre |
On voit que le nouveau couplet 3 est formé de la première moitié de l'ancien couplet 3 et de la seconde moitié de l'ancien couplet 4, tandis que le nouveau couplet 4 est formé de la seconde moitié de l'ancien couplet 3 et de la seconde moitié de l'ancien couplet 6.
Les deux quatrains qui ont disparu - et c'est peut-être symptomatique - sont relatifs aux Princes et au cosmopolitisme (première moitié de l'ancien couplet 4) et à l'amour de l'égalité (première moitié de l'ancien couplet 6).
On retrouvera encore la chanson, sous le titre Hommage d'un Récipiendaire, et avec la référence d'air Pégase est un cheval qui porte, aux pp. 72-3 du recueil d'Orcel de 1867. Cette version comprend les mêmes 5 couplets que dans la version 1810 ci-dessus, mais en en revenant aux libellés originaux de Naudot.