Cantique Maçon
En cliquant ici, vous entendrez le fichier midi de la partition donnée par la Lire
Ces pages sont les pp. 388 à 393 de La Lire Maçonne.
Dans la seconde partie du recueil, Chansons pour des jours de solemnités, ainsi que pour des occasions particulières et intéressantes, figure une autre chanson du même auteur, avec le même incipit et sur le même air, Chanson nouvelle pour un jour de fête de St-Jean.
Les indications données en tête de cette chanson nous semblent mériter un double commentaire:
- l'auteur des paroles est l'Abbé Pépin, membre de la Loge L'Union de la Caroline Militaire à Br. (Bruxelles). Dans son article Franc-maçonnerie et vie musicale à Bruxelles dans la seconde partie du XVIIIe siècle, paru dans l'ouvrage collectif (sous la direction de Brigitte Massin) Mozart : les chemins de l'Europe (Editions du Conseil de l'Europe, 1997), Paul Raspé signale que La Caroline militaire (sans doute ainsi nommée en fonction de ses affinités avec l'entourage de Charles de Lorraine) fut en activité de 1771 à 1773. Mais son existence est certainement antérieure, puisque l'édition ci-dessous est celle de 1766. Le nom de la Loge est à plusieurs reprises mis en exergue dans le texte par la typographie (l’UNION).
- il s'agit ici d'une des très rares chansons de La Lire dont le compositeur soit explicitement mentionné : il s'agit de Vitzthumb, qui était effectivement une personnalité musicale suffisamment connue aux Pays-Bas Autrichiens pour que les auteurs du recueil aient tiré gloire d'avoir obtenu sa collaboration. On remarque d'ailleurs que, sur le plan musical, cette chanson apparaît comme plus élaborée que le sont beaucoup des autres airs composés - souvent par des musiciens amateurs - pour La Lire maçonne.
On notera dans le texte la traditionnelle référence au Siècle d’Or.
CANTIQUE MAÇON Par le Fr. Abbé Pepin, de la Loge l’Union de la Caroline Militaire à Br. La Musique est de la composition du Fr. Par nos accords et nos chants d’allegresse,
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De nos banquets bannissons la tristesse, |
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règnent, règnent sur tous nos coeurs.
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Nous y goûtons l’aimable volupté, |
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Par nos accords etc. Que, parmi nous, les égards, la décence, Méprisons donc d’un Profane
vulgaire De notre état, exécutons sans cesse |
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Travaillons tous, chacun selon notre
âge ; Qu’un même esprit à jamais nous
unisse, Ainsi zèlés pour la Maçonnerie, |
On ne retrouvera cette chanson qu'au siècle suivant, à la p. 224 de la Muse maçonne de 1806.
Trois couplets en seront reproduits en 1833 à la p. 194 de l'ouvrage d'Auguste Neyen, La Franc-Maçonnerie expliquée par un ami de la Vérité.
Sous les auspices de la Chaire Verhaegen (chaire de maçonnologie de l'Université Libre de Bruxelles), a eu lieu le 27 mars 2012, après une conférence de Pierre-Yves Beaurepaire, un concert de musique maçonnique du XVIIIe siècle donné par Le Petit Sablon consort sous la direction de Thibaut Lenaerts. Ce concert a notamment été l'occasion d'entendre la chanson faisant l'objet de la présente page. M. Fabian Balthazart, doctorant de l'ULB (boursier mini-arc), a eu l'amabilité de nous communiquer la partition qu'il a réalisée pour cette circonstance et de nous autoriser à la mettre à votre disposition. Vous en voyez ci-contre (en réduction) la première page. Cliquez ici pour la consulter au complet (pdf de 3 pages). |