L'Hymne à la Nature

Cliquez ici pour entendre le début de l'Hymne à la Nature, chanté par Bernard Muracciole dans son CD-livre Vous avez dit ... Chansons maçonniques? 

Cliquez ici pour entendre le Chant du Départ en mp3

 

On connaît plusieurs transpositions maçonniques (la plus ancienne à notre connaissance est ici ; voir également ici, ici, ici, ici, ici et ici ; la mélodie a aussi été utilisée, voir ici, ici et ici, dans des pots-pourris de Dubois) du célèbre Chant du départ (paroles de Chénier ; incipit La victoire en chantant) du Frère Mehul

Sur cette même musique, on trouve deux hymnes différents dans le Nouveau Recueil de Cantiques, Hymnes et Chansons maçonniques d'Orcel.

 

1. Hymne à la Nature pour l'installation d'une Loge

Cet Hymne à la Nature pour l'installation d'une Loge (pp. 9-11) est certainement - comme en témoigne la comparaison ci-dessous entre les 2e et 3e colonnes - une adaptation de l'Hymne à la Nature sous le symbole d'Isis de 1808, faite en y apportant diverses modifications (et notamment en gommant la référence à Isis). 

Les paroles originales du 
Chant du Départ ...
(extraits) 

La Victoire, en chantant, nous ouvre la carrière (*) 
La liberté guide nos pas. 
Et du Nord au Midi la trompette guerrière 
A sonné l'heure des combats. 
Tremblez, ennemis de la France 
Rois ivres de sang et d'orgueil 
Le peuple souverain s'avance 
Tyrans, descendez au cercueil ! 

(*) ou (selon les versions) : la barrière

Refrain

La République nous appelle,
Sachons vaincre ou sachons périr,
Un Français doit vivre pour elle,
Pour elle un Français doit mourir (bis) ...

De nos yeux maternels ne craignez point les larmes 
Loin de nous de lâches douleurs! 
Nous devons triompher quand vous prenez les armes 
C'est aux rois à verser des pleurs. 
Nous vous avons donné la vie, 
Guerriers, elle n'est plus à vous, 
Tous vos jours sont à la patrie 
Elle est votre mère avant tout. 

De Barra, de Viala le sort nous fait envie 
Ils sont morts, mais ils sont vaincus. 
Le lâche accablé d'ans n'a point connu la vie! 
Qui meurt pour le peuple a vécu 
Vous êtes vaillants, nous le sommes 
Guidez-nous contre les tyrans 
Les républicains sont des hommes 
Les esclaves sont des enfants. 

 Sur le fer devant Dieu, nous jurons à nos pères 
A nos épouses, à nos soeurs 
A nos représentants, à nos fils, à nos mères 
D'anéantir les oppresseurs, 
En tous lieux, dans la nuit profonde, 
Plongeant l'infâme royauté, 
Les français donneront au monde 
Et la Paix, et la Liberté.

... et celles de l'Hymne à la Nature du recueil d'Orcel

Ame de l'Univers, ô toi dont la présence
Partout se révèle à nos yeux,
Voici les Maçons, à la toute-puissance
Offrir leurs hommages et leurs vœux
Exauce en ce jour leur prière,
Qu'ils puissent dans ces saints parvis,
Voir briller enfin la lumière
Sur tous les peuples réunis.

 

Refrain

Soutiens dans leur noble entreprise,
Bienfaisante Divinité,
Ceux qui prennent pour leur devise :
Vertu, Justice, Humanité ! (bis)

De l'antique âge d'or ramenons l'innocence ;
Sachons, instruits par le malheur, 
A l'homme juste et bon donnant la préséance, 
Parmi nous fixer le bonheur.
Ennemis de toute imposture,
Défenseurs de la vérité, 
Opposons le calme à l'injure, 
Le bon droit à l'iniquité.

Que toujours la concorde à nos travaux préside ;
Jamais de haine dans nos cœurs ;
L'estime pour lien, la sagesse pour guide,
Voilà les règles de nos mœurs.
Pour notre doctrine sacrée 
Point de frivoles ornements ;
Mais que la raison éclairée 
En cimente les fondements.

Appelons le profane, en lui donnant l'exemple
De la douce fraternité,
Du bandeau de l'erreur délivré dans ce temple,
Qu'il voie enfin la Vérité !
Sous la symbolique bannière,
Marchons, invoquant Jéhova,
Et sur tous les points de la terre,
Faisons fleurir l'Acacia !

... comparées à celles de l'Hymne à la Nature sous le symbole d'Isis de 1808

Auguste déité que le profane outrage,
Isis, vois en nous tes amis,
Ame de l'univers, reçois le pur hommage
Des Maçons dans ce temple admis.
Que par eux ton culte prospère ;
Et, plus dociles à ta voix,
Puissent les enfans de la terre
Vivre un jour sous les mêmes lois !

 

Refrain

Guide nous dans notre entreprise,
Bienfaisante divinité,
Nous aurons toujours pour devise :
Vertu, justice, humanité !

 De l'antique Age d'Or ramenons l'innocence,
Instruits enfin par le malheur, 
A l'homme utile et bon donnant la préséance,
Fixons parmi nous le bonheur,
Opposons à toute imposture,
La pure et simple vérité,
Le raisonnement à l'injure,
Le calme à la perversité.

Que toujours la décence à nos travaux préside,
De la gaieté, jamais d'aigreur,
L'estime pour lien, et la raison pour guide,
Le plaisir pour ordonnateur.
Dégageons la Maçonnerie
De tous futiles ornemens,
Qu'une aimable philosophie
En cimente les fondemens.

La céleste beauté de l'Ordre Maçonnique,
Se cache aux regards des méchans,
Loin de nous l'homme vil, l'orgueilleux, l'empirique,
Les esprits faux, intolérans. 
En vrais enfans de la lumière
Partout respectons Jéhova,
Et sur l'un et l'autre hémisphère,
Faisons fleurir l'Acacia !

 

2. Hymne à l'Amitié

Aux pp. 151-2, Orcel propose, sur le même air, un autre texte, Hymne à l'Amitié :

Refrain 

Reçois l'encens et la prière 
Que nous offrons à ton autel, 
Amitié ! présent que la Terre 
Reçut des mains de l'Eternel ! (ces deux derniers vers sont bissés)

Noble fille des cieux, charme de l'existence ! 
Nos chants rediront tes bienfaits ;
Par tes soins, dans un cœur brisé par la souffrance 
Avec l'espoir rentre la paix.
Ta main soutient, dans sa détresse, 
L'homme de revers accablé ;
Pour lui, plus de sombre tristesse.
Dès qu'un ami l'a consolé!

Si, de plus d'un héros célèbre dans l'histoire, 
Les grands exploits sont admirés, 
Amitié ! c'est par toi que, chers à la mémoire, 
Leurs noms y vivent révérés.
Les cœurs soumis à ton empire 
Sont toujours purs et vertueux ;
Et c'est ta voix qui leur inspire 
Le zèle ardent et généreux.  

L'amour peut embellir le printemps de la vie ;
Par ses attraits il nous séduit...
Mais souvent de chagrins notre joie est suivie, 
Lorsque l'illusion s'enfuit.
Amitié douce et bienveillante!
Tu donnes les plaisirs parfaits ;
Toi seule, fidèle et constante, 
Ne trahis, ne trompe jamais!

Toi qui fis, en tous temps, les délices des sages, 
Amitié, trésor précieux, 
Idole des grands cœurs, bonheur de tous les âges, 
Des Maçons accepte les vœux !
Qu'à ton culte toujours fidèles, 
Ton flambeau dirige leurs pas ; 
Et que tes chaînes fraternelles 
Les unissent jusqu'au trépas! 

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