Cantique

sur la Bienfaisance

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Ce cantique du Frère J. Loup figure (p. 48), sous le titre Cantique Maçonnique, à la table du chansonnier édité en 1801 par  la Loge de l'Aménité à l'Orient de Philadelphie.

Il a été recopié :

Le Frère J. Loup est également l'auteur de plusieurs autres cantiques du recueil de l'Aménité.

Il y avait à cette époque à Philadelphie une Loge Philanthropy n° 127 : c'est peut-être ses membres que le Frère J. Loup interpelle comme étant les nourrissons de la Philanthropie ?

On voit que le très révolutionnaire Chant du départ avait traversé l'Atlantique et que son entraînante musique avait été appréciée par des exilés français (mais ici c'est à l'appel de la Bienfaisance, et non de la République, que les auditeurs sont invités à répondre). C'est la première transposition maçonnique que nous en ayons trouvée, mais nous en connaissons plusieurs autres (la plus ancienne à notre connaissance est ici ; voir également ici, ici, ici et ici ; la mélodie a aussi été utilisée, voir ici, ici et ici, dans des pots-pourris de Dubois).

Le deuxième couplet contient une des multiples références au mythe d'Astrée qu'on peut trouver dans le chansonnier.

 

  
   

CANTIQUE

 

Air : Du chant du Départ.

 

Généreux nourrissons de la Philanthropie,
Qui sous l’olivier de la paix,
Savez semer de[s] fleurs, les sentiers de la vie, 
(1)
Par vos vertus et vos bienfaits ;
Lorsque la nature féconde
Vient vous combler de ses faveurs,
Au Grand Architecte du monde
Offrez votre hommage et vos cœurs.

 (1) sur une copie manuscrite que nous avons pu consulter, le s de des est barré.

 

La Bienfaisance vous appelle,
Écoutez ses sages leçons ;
Il n'est point de bonheur sans elle,
Sans elle, il n'est point de Maçons.

CHORUS.

La Bienfaisance nous appelle,
Écoutons ses sages leçons ;
Il n'est point de bonheur sans elle,
Sans elle, il n'est point de Maçons.

 2

Aux fureurs des combats quand la terre est livrée
Toujours sensible et vertueux
Le Maçon bienfaisant, de la divine Astrée
Fait revivre le siècle heureux.
Appui de la faible innocence,
Il protège le sentiment,
Et sa plus douce jouissance
Est de secourir l’indigent.

La Bienfaisance vous appelle, etc. etc.

 3

Despotes orgueilleux, vous qui du diadème
Êtes si fiers et si jaloux :
Oui, malgré la splendeur de votre rang suprême,
Vous êtes moins heureux que nous ;
Vous n'éprouvez dans l’opulence
Que crainte, soucis et lang[u]eur ;
Ici dans le calme et l’aisance  
(2) 
Nous goûtons les plaisirs du cœur.

 (2) sur la copie manuscrite, deux demi-lignes ont été sautées et on lit Que crainte, soucis et l’aisance

 La Bienfaisance vous appelle, etc. etc.

 4

L'Illustre Salomon, ce roi dont la mémoire
Vivra dans la postérité,
Acquit dans les grandeurs, la véritable gloire
En soulageant l’humanité ;
Souverain juste, ami fidèle,
Rigide observateur des lois,
Des Maçons il fut le modèle,
Comme il fut l’exemple des Rois.

La Bienfaisance vous appelle, etc. etc.

 5

O divine amitié ! doux charme de la vie,
Prête l’oreille à nos accents ;
Viens, accours resserrer le saint noeud qui nous lie,
Daigne sourire à tes enfants ;
Egoïste atrabilaire,  
(3) 
Vous qui dédaignez ses liens,
Repaissez-vous de vos chimères
Ici nous trouvons les vrais biens.

 (2) sur la copie manuscrite, Egoïstes atrabilaires

La douce amitié vous appelle, etc. etc.

 

                                       Par le Frère J. Loup.

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