CHANSON
SUR L’AIR :
Vous qui du vulgaire stupide.
L’olivier couronne vos têtes,
La douce paix conduit vos pas,
Dans vos mœurs comme dans vos fêtes
Je vois l’équerre & le compas ;
Que les monarques de la terre
Ne prennent-ils de vos leçons ;
Bientôt nous n’aurions plus de guerre,
S’ils vouloient tous être maçons.
Enfans chéris de la nature,
Vous jouissez de ses présens ;
Une volupté toujours pure
Regne dans vos jeux innocens.
Faire le bonheur l’un de l’autre,
C’est l’objet de tous vos desirs ;
Est-il un sort comme le vôtre ?
Vous seul goûtez les vrais plaisirs.
Ah ! que je trouve heureux les princes
Chez qui vous êtes accueillis,
Et quel bonheur pour les provinces
Où vos temples sont établis !
Par-tout votre seule présence
Doit écarter l’adversité ;
La compagne de l’innocence
Fut toujours la prospérité.
Des humains,
lorsqu’un décret sage
Vous fait fuir la belle moitié ;
C’est pour vous livrer sans partage
Aux saints devoirs de l’amitié,
Quoi, le beau sexe est en alarmes
Sur ce prétendu célibat !
Est-ce donc mépriser ses charmes,
Que n’oser leur livrer combat ?
Mais ce qu’en vous
sur-tout j’admire,
C’est l’amour de l’égalité,
Vous faites mieux qu’on ne peut dire
Les devoirs de l’humanité.
Du siecle frivole où nous sommes,
L’orgueil est par vous abattu ;
Vous ne distinguez dans les hommes
Que le mérite & la vertu.
Triomphez, troupe fortunée,
Vivez, illustres citoyens,
Remplissez votre destinée,
Des cœurs resserrez les liens.
Qu’en tous lieux par vous poursuivie,
La discorde tombe aux enfers,
Servez de supplice à l’envie,
Et de modele à l’univers.
Cette chanson est identique à une des chansons de Naudot, à deux détails près : Les honneurs de l’humanité sont remplacés ici par Les devoirs de l’humanité et L’orgueil est par vous rabattu par L’orgueil est par vous abattu.
page précédente | page suivante |