RÉCIT.
C’Est ici le féjour qu’habite l’innocence,
D’un faint refpect mon cœur eft agité,
Cette aimable divinité
Nous fait reffentir fa préfence.
Quel feu nouveau vient animer mes fons !
Loin d’ici profance vulgaire,
Je vais chanter les francs-maçons,
C’eft la vérité qui m’éclaire.
AIR.
Sous nos pieds le vice abattu
Nous offre un triomphe facile ;
Le plaifir regne en cet afyle,
C’eft l’école de la Vertu.
Ah ! qu’il eft doux de vivre en freres,
Et de tromper les curieux ;
Rien n’eft fi charmant que nos jeux,
Rien n’eft plus grand que nos myfteres.
Les princes, le rois de la terre
Se font honneur d’être maçons,
Savoir vaincre nos paffions
Eft notre unique caractere.
RÉCIT.
L’amitié, ce préfent des cieux,
Sur nos cœurs feuls exerce fa puiffance,
Si l’on ne vous admet à nos aimables jeux,
Beau fexe, nous craignons que l’éclat de vos yeux
Sur l’amitié n’emporte la balance.
AIR.
La vertu regle nos defirs,
Et bannit les triftes alarmes,
Un cœur infenfible à fes charmes
Ne connoît pas de vrais plaifirs.
En vain la noire calomnie
Nous lance fes traits dangereux,
L’innocence de notre vie
Triomphe de ce monftre affreux.
La vertu regle nos defirs,
Et bannit les triftes alarmes,
Un cœur infenfible à fes charmes
Ne connoît pas de vrais plaifirs.
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