Entente Cordiale
Cliquez ici (midi) ou ici (MP3) pour entendre l'air de Aussitôt que la lumière
Toujours en adoration devant Napoléon, ses succès et ses visées militaires, le chansonnier maçonnique de l'époque ne se fait pas faute de vilipender la perfide Albion et d'annoncer son écrasement imminent. On peut citer ici quelques exemples de telles rodomontades : - à la Parfaite-Union de Douai, le 10 avril 1801 : ... La fière Albion, - à la Loge caennaise de la Constante Amitié, pour le solstice d'été 1805 :
Quel cri de mort ces léopards - à l'Age d'Or le 10 février 1806 : Et toi , perfide Angleterre, - à la Fidélité d'Alençon, le 5 juillet 1807 :
Tremblez, suppôts de la Tamise ; |
Le seul moment où
cette obsession s'est trouvée mise sous le boisseau est la (courte) période de
paix séparant la Paix
d'Amiens de sa rupture
par l'Angleterre.
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Dans les Loges, cet enthousiasme s'est notamment traduit par une ambiance d'entente cordiale avec l'ennemi héréditaire (qui n'allait pas tarder à le redevenir). Dans l'article d'Yves Hivert-Messeca, La franc-maconnerie dans le département des Alpes-Maritimes sous le consulat et l'empire, on peut par exemple lire ceci : il semblerait que durant les quelques mois qui suivent la Paix d'Amiens, des Britanniques aient été initiés ou aient été reçus comme visiteurs dans la loge niçoise Les Vrais Amis Réunis.
Ce Cantique de Réception à l'occasion de deux anglais (sic) figure aux pp. 41 du Troubadour franc-maçon et (sous le titre Pour la réception de deux anglais, à l'époque du Traité d'Amiens) aux pp. 139-41 de Mon portefeuille (c'est cette dernière édition qui est reproduite ci-dessous) de Legret. Legret étant à l'époque Orateur des Amis Philanthropes, il y a des raisons de supposer que cette cérémonie d'Initiation eut lieu à Bruxelles.
Ce cantique illustre cette bonne volonté de fraternisation maçonnique avec Albion, qualifiée ici de noble et fière, bonne volonté qui va jusqu'à faire un effort de bilinguisme (on peut supposer que brochere est une amusante caricature de la prononciation à la française de brother).
Le rêve de Saint-Pierre mentionné à l'avant-dernier couplet renvoie à une autre chanson de Legret.
En ce qui concerne les deux airs utilisés en alternance :
nous avons trouvé des traces d'utilisation d'un air dit Du pas de charge, mais n'en avons pas vu la partition.
par contre, l'air Aussitôt que la lumière est bien connu.
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POUR la réception DE DEUX ANGLAIS, A L'ÉPOQUE DU TRAITÉ D'AMIENS.
Air : Du pas de charge. Frères, les nouveaux apprentis
Air : Aussitôt que la lumière. Si
le dieu de la lumière,
Premier air. Partout on trouve des maçons,
Deuxième air. Quels sont les peuples qu'enflamme
Premier air. Il est certain que si jamais
Deuxième air. Digne émule de la France, |