Cantique des Enfants de Mars 

La première édition que nous connaissions de cette chanson est en 1802 dans le volume 2 du Miroir de la Vérité d'Abraham (pp. 312-4, reproduites ci-dessous).

On la retrouvera, mais sans mention d'auteur ni d'origine et sous le titre L’aplomb, l'équerre et le maillet, chant maçonnique, aux pp. 87-89 du recueil d'Orcel. Mais pas mal de modifications de forme ont été apportées par cette édition, et un couplet (il est vrai assez mal torché) a disparu. Ci-dessous, nous avons mis côte à côte, en colonne centrale le texte original et en colonne de droite le texte chez Orcel.

La Batavie, c'est évidemment les Pays-Bas.

On voit que, dans cette Loge militaire, on cultive aussi bien que dans les autres les principes, les symboles et les valeurs maçonniques, en se référant comme ailleurs à l'empire d'Astrée, en écartant les dignités profanes qui ne sont que chimères, et en proclamant que :

Ce n'est que par l'Egalité,
Que l'homme est grand aux yeux d'un frère.

Les 2 premiers vers du 1er couplet (C'est en ce jour, Amis Maçons / Que nous fêtons nos saints mystères) et les 4 premiers du dernier (Architecte de l'Univers / Toi, qui rends la terre féconde / Qui dans l'irnmensité des airs / Balance le globe du monde) seront repris en 1809 dans un Cantique du Recueil pour l'Inauguration du Nouveau Temple de Saint Jean de l'Espérance à l'Orient de Berne.

Il n'y a pas de mention d'air.

      

       

CANTIQUE

 

Fait pour la Respectable Loge des Enfans de Mars,

à l'Orient de la 27e légère, à Breda, en Batavie ; chanté au banquet de la S. Jean.

 

Air nouveau.

 

C'Est en ce jour, Amis maçons,
Que nous fêtons nos saints mystères.
Courage ; tirez vos canons....
Faites feu, faites feu, mes Frères.
La décence nous le permet ;
Ne respirons que l'allégresse.
Chantons et célébrons sans cesse
L'Aplomb, l'Equerre et le Maillet.  bis.

 

 

 

 

De la Force, de l'Equité
L'Aplomb, l'Equerre sont l'emblème.
Mais dans un coeur plein de bonté,
Ces Vertus brillent par lui-même.
Le Maillet d'un accord parfait,
Règle le mode maçonnique.
Unissons sous un trait mystique,
L'Aplomb, l'Equerre et le Maillet.  bis.

 

 

 

 

Dans nos travaux soyons constans.
Imitons la Nature active,
Sous les glaçons, comme au printemps,
Jamais elle ne fut oisive.
C'est la mère qui de son lait
Nourrit tout Etre qui respire. .
Destinons au bien qu'elle inspire,
L'Aplomb, l'Equerre et le Maillet.   bis.

 

 

 

 

Tel on voit du sort de l'Ormeau
Celui du Lierre inséparable,
Tel un charme toujours nouveau,
Nous lie à notre Vénérable.
Le profane sent-il l'attrait
Qui peut l'attacher à la vie ?
Il faut pour aimer son génie,
L'Aplomb, l'Equerre et le Maillet.  bis.

 

 

 

 

Loin de nous toute dignité
Qui n'offre ailleurs qu'une chimère.
Ce n'est que par l'Egalité,
Que l'homme est grand aux yeux d'un frère ;
Ici, sans trouble et sans regret,
La Sagesse de fleurs parée
Remet sous l'empire d'Astrée,
L'Aplomb, l'Equerre et le Maillet.  bis.

 

 

 

 

La fleur qui sèche dans les champs
N'a qu'une existence frivole.
Son parfum dure plus long-temps,
De la Vertu c'est le symbole.
Qu'après nous les fruits d'un bienfait
Fassent durer notre mémoire ; 
Un Maçon consacre à sa gloire
L'Aplomb, l'Equerre et le Maillet.  bis.

 

 

 

 

Architecte de l'Univers,
Toi qui rends la terre féconde,
Qui dans l'immensité des airs -
Balances le globe du Monde,
Reçois dans l'ombre du secret
Nos chants, nos voeux, nos sacrifices.
Vivent, vivent sous tes auspices,
L'Aplomb, l'Equerre et le Maillet.  bis.

 

 

 Par le Très Cher Frère Bocquet,
membre de cette
Respectable Loge.

 

 

 

 

 

 

Lorsqu'en ce jour, amis Maçons, 
Nous célébrons nos saints mystères, 
Ensemble tirez vos canons; 
Courage, faites feu, mes Frères 
Quand la décence nous permet 
De nous livrer à l'allégresse ;
Chantons donc, oui, chantons sans cesse,
L’aplomb, l'équerre et le maillet.

 

 

 

 

De la Force de l'Equité,
Equerre, Aplomb sont les emblèmes ; 
Dans les cœurs remplis de bonté, 
Ces vertus brillent d'elles-mêmes.
Le Maillet à l'accord parfait
Soumet le monde maçonnique. 
Unissons sous un trait mystique 
L’aplomb, l'équerre et le maillet.

 

 

 

 

Dans nos travaux soyons constants ; 
Imitons la nature active ; 
Dans l'hiver pas plus qu'au printemps, 
Jamais elle ne reste oisive. 
C'est la mère qui, de son lait, 
Nourrit tout être qui respire ; 
Consacrons au bien qu'elle inspire 
L’aplomb, l'équerre et le maillet.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Loin de nous toute dignité
Qui n'est que pompeuse chimère ;
C'est par la seule égalité
Que l'homme est grand aux yeux d'un Frère 
Ici, dans un calme parfait,
La sagesse de fleurs parée
Remet sous l'empire d'Astrée
L’aplomb, l'équerre et le maillet.

 

 

 

 

Si la fleur qui croit dans nos champs 
N'a qu'une existence frivole, 
Son parfum dure plus longtemps:
De la vertu c'est le symbole.
Que le souvenir d'un bienfait 
Fasse vivre notre mémoire. 
Tout Maçon consacre à sa gloire 
L’aplomb, l'équerre et le maillet.

 

 

 

 

Architecte de l'Univers,
Toi qui rends la terre féconde,
Qui, dans l'immensité des airs, 
Balances le globe du monde ; 
Reçois, dans l'ombre et le secret, 
Nos vœux, nos chants, nos sacrifices. 
Vivent, placés sous tes auspices, 
L'aplomb, l'équerre et le maillet ! 

Le texte original avait été reproduit (p. 67), mais sans mention d'auteur ni d'origine, dans un chansonnier (Vrijmetselaars gezangen, chansons de francs-maçons) anonyme paru aux Pays-Bas et daté par Google de 1816 : 

           

          

         

Retour au sommaire du Miroir de la Vérité :