O filii et filiae

Cliquez ici pour entendre l'air de cette partition

Cette chanson figure aux pages 76 et 77 du recueil (1737) de Naudot.

 

Chanson

O filii et filiae
Le maître vous a rassemblés
pour un travail qui vous plaira, Alleluya

Faisons un temple à l'éternel,
Nos coeurs y serviront d'autel,
La charité le soutiendra, Alleluya.

Pour embellir ce Bâtiment,
Et le fonder solidement,
Sur les vertus il posera, Alleluya.

Nous chasserons de ce séjour
Le turbulent dieu de l'amour,
L'amitié le remplacera, Alleluya.

De tout risque, de tout danger,
Où nous conduit ce dieu léger,
Elle seule nous sauvera, Alleluya.

Les moments qu'on doit employer,
Doivent servir à corriger
Les deffauts que chaqu'un aura, Alleluya.

Il faut sur tout nous apliquer,
A reprendre sans critiquer
De la douceur on usera, Alleluya.

Gardons nous bien de retomber
Dans les vices, les préjugés
(*)
Où le monde nous entraina, Alleluya.

En loges quand nous céderons
Aux plus vertueux des maçons,
Tout le monde l'aprouvera, Alleluya.

(*) Dans certaines éditions ultérieures, Dans les vices, les préjugés est parfois remplacé par Dans les vices, & le danger.

On ne la retrouvera telle quelle (i. e. avec cet incipit O filii et filiae) que 

Avec ce même incipit, elle servira aussi de base, dans le Recueil de chansons pour la maçonnerie des hommes et des femmes (Recueil de Sophonople), à un pastiche qui en prend le contrepied sur le plan de l'exclusion des dames.

Mais cet incipit, qui n'a d'autre justification (un tel vers n'a en effet pas sa place dans une chanson qui exclut toute présence féminine en Loge) que de rappeler la chanson d'origine, sera rapidement modifié, et le premier couplet deviendra plus logiquement :

Chantons sur l’air d’O Filii,
Le Maître nous rassemble ici,
Pour un travail qui nous plaira, Alleluia.

Sous cette forme modifiée, la chanson deviendra un des tubes du chansonnier maçonnique du XVIIIe.

On la retrouvera en effet dans la quasi-totalité des chansonniers du XVIIIe (celui de Ste Geneviève est un des rares à faire exception), et notamment dans la plupart des éditions des chansonniers dits de Jérusalem, par exemple à la page 99 de celui que nous avons indicé D et à la p. 107 de celui indicé E

Les chansonniers de Lausanne (p. 166) et de Gages (p. 89), qui sont dans la même filiation, la reprennent également. 

De même qu'un recueil de 1765 (p. 54).

On la trouve aussi (p. 140) dans une des éditions du Recueil précieux de la Maçonnerie Adonhiramite.

Et au XIXe, on la retrouvera dans la partie francophone du Free-mason's vocal assistant paru à Charleston en 1807 (p. 168) et (pp. 246-7) dans le Code Récréatif des Francs-Maçons (1807) de Grenier, mais sans l'avant-dernier couplet.

La Lire maçonne en donne (sous le titre Temple du maçon et avec une partition plus évoluée, à deux voix, la même que celle du recueil de Jolly) une version un peu différente, dont le texte se retrouvera aussi (avec une légère modification) à la Muse maçonne de 1806 (pp. 153-4).

Avec une partition donnant l'accompagnement, le premier couplet (celui de Naudot) a été repris, sous le titre Temple du Maçon qui est celui attribué par la Lire, dans un recueil plus récent, XII Anciens Chants maçonniques.

Retour au sommaire des chansons anciennes :

Retour au sommaire du chansonnier de Naudot :